Kherson : Vladimir Poutine souhaite que les civils soient évacués des zones «les plus dangereuses»
Le président russe Vladimir Poutine a réitéré la nécessité de mettre les populations civiles à l’abri des combats. Face aux frappes ukrainiennes, 70 000 personnes supplémentaires, cette fois de la rive gauche du Dniepr, sont en cours d’évacuation.
«Bien évidemment, ceux qui vivent à Kherson maintenant doivent être évacués des zones d’activité les plus dangereuses», a déclaré ce 4 novembre Vladimir Poutine lors d'une cérémonie sur la place Rouge à Moscou célébrant le Jour de l'unité nationale russe. Fériée en Russie, cette journée commémore la révolte populaire qui en 1612 expulsa de Moscou les forces d’occupation polono-lituaniennes.
«Les civils ne doivent pas souffrir des bombardements, de certaines offensives, contre-offensives et autres activités liées à l’opération militaire. Donc, les personnes comme vous font tout pour mettre les gens en sécurité», a ajouté le président russe, lors d'un échange notamment avec des volontaires engagés dans la région de Kherson. Selon un communiqué du ministère russe de la Défense, «le génie militaire transporte chaque jour jusqu’à 1 200 véhicules civils, camions et voitures, ainsi que plus de 5 000 civils sur la rive gauche du Dniepr».
Au sujet de la région de Kherson également : les autorités russes ont assuré dans l'après-midi qu'aucun couvre-feu ne serait mis en place dans la ville éponyme, après la diffusion d'informations par l'AFP allant dans ce sens. Le responsable adjoint de l'administration de la région de Kherson, Kirill Stremooussov, a ainsi publié une vidéo dans laquelle il déclare qu'il n'y a «aucune restriction pour les habitants» à Kherson.
Environ 70 000 personnes supplémentaires devraient être évacuées
Face aux frappes des troupes ukrainiennes, le gouverneur de Kherson Vladimir Saldo a annoncé le 1er novembre avoir commencé l’évacuation d'environ «70 000 personnes» se trouvant dans une bande de 15 kilomètres de profondeur, sur la rive gauche du fleuve Dniepr. De nouvelles évacuations motivées par le risque d'une «possible» frappe ukrainienne sur un barrage situé sur le fleuve et dont la destruction entraînerait l'«inondation de la rive gauche», a précisé Vladimir Saldo.
Le 26 octobre, le chef de l'administration de la région de Kherson avait indiqué que 70 000 habitants, de la rive droite du Dniepr, avaient déjà été évacués vers des territoires plus au sud de la Russie. Ces opérations d’évacuation avaient débuté le 19 octobre, jour où Vladimir Poutine a décrété la loi martiale dans les régions de Kherson, Lougansk, Donetsk et Zaporojié – rattachées à la Fédération de Russie par des référendums non reconnus par Kiev et ses alliés occidentaux –, estimant que les «menaces qui pèsent sur les populations» étaient «sérieuses du fait de la proximité des combats».
Pour répondre à la contre-offensive ukrainienne, le président russe avait annoncé le 21 septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour appuyer l'armée russe. «Nous avons déjà 318 000 mobilisés. Pourquoi 318 000 ? Parce que des volontaires continuent d'arriver. Le nombre de volontaires ne diminue pas», avait précisé Vladimir Poutine, dont le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, avait donné le 28 octobre le chiffre de 300 000 mobilisés. Selon le chef d'Etat russe, 49 000 d’entre eux sont déjà déployés dans des unités militaires combattant en Ukraine.