«Emmerder» les non vaccinés : Macron «assume totalement» ses propos
Le chef de l'Etat a affirmé assumer «totalement» ses propos controversés sur les non vaccinés, qu'il a dit avoir «très envie d'emmerder», accusant certains d'entre eux de faire de «leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan».
En conférence de presse ce 7 janvier aux côtés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron a expliqué qu'il assumait «totalement» ses récents propos visant les non vaccinés. Dans un entretien au Parisien paru le 4 janvier, il avait notamment qualifié ces derniers d'irresponsables et expliqué avoir «très envie [de les] emmerder [...] jusqu'au bout». Ces propos avaient suscité des remous à l'Assemblée nationale, alors en plein examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal.
«On peut s'émouvoir sur des formes d'expression qui paraissent familières que j'assume totalement», a déclaré le président de la République depuis l'Elysée, avant d'ajouter : «Je m'émeus de la situation dans laquelle nous sommes, la vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan.»
En tout état de cause, les propos en question de l'actuel locataire de l'Elysée ont mis de l'huile sur le feu, faisant monter en intensité un débat public désormais centré autour des personnes non vaccinées. De part et d'autre de l'échiquier politique, l'opposition a vivement réagi aux termes utilisés par Emmanuel Macron.
Face à la polémique montante, le porte-parole du gouvernement a pour sa part défendu becs et ongles les propos tenus par le chef de l'Etat, allant jusqu'à imputer la saturation des services de santé et la crise économique à «ceux qui s'opposent au vaccin», et reprenant le lexique employé par le chef de l'Etat en lançant : «On va se parler franchement : qui emmerde la vie de qui aujourd'hui ?»
Dans le cadre de son interview au Parisien, Emmanuel Macron avait en outre assimilé les opposants à la vaccination à des non-citoyens, affirmant : «C’est l’immense faute morale des antivax : ils viennent saper ce qu’est la solidité d’une nation. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen.»
La position de l'exécutif sur la question des non vaccinés a suscité de nombreuses réactions, comme par exemple celle de François Ruffin, qui a dénoncé une stratégie visant à détourner l'attention des Français qui, selon lui, devrait être portée davantage vers le «responsable du désarmement de l'hôpital». A droite du spectre politique, Eric Zemmour avait pour sa part dénoncé un «coup politique» visant à «cliver» la population et à faire passer au second plan la question identitaire.
Pass vaccinal : «Ce mouvement, vous le voyez partout en Europe»
Le 6 janvier, les députés ont adopté en première lecture le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal par 214 voix pour, 93 contre et 27 abstentions. Il doit désormais être examiné par le Sénat.
S'exprimant à ce sujet, Emmanuel Macron a souligné que le pass vaccinal n'était pas une exception française. «Ce mouvement, vous le voyez partout en Europe. Certains font l'obligation vaccinale au-dessus d'un certain âge, mais la plupart des pays mettent des contraintes de la vie sociale en disant "si vous n'êtes pas vaccinés, vous n'avez pas accès à ce lieu"», a notamment déclaré le chef de l'Etat, ici cité par BFM TV.