«Provocation délétère», «imposture» : le partenariat d'Assa Traoré avec Louboutin fait polémique
La campagne «pour l’égalité et la justice pour tous», censée financer la lutte antiraciste en associant la militante et le chausseur de luxe, fait l'objet de vives réactions. Certains crient à l'«hypocrisie», d'autres au «mépris de classe».
Le partenariat d'Assa Traoré avec le célèbre chausseur français Louboutin fait l'objet de critiques provenant d'un certain nombre de personnalités dénonçant entre autres «l'hypocrisie», selon eux, de la militante antiraciste. Cette collaboration entre la sœur d'Adama et Bagui Traoré et la marque de luxe a pour objectif de financer des associations «luttant contre les violences policières, le racisme, la discrimination», comme le soulignent d'ailleurs les partisans d'Assa Traoré.
Dans un communiqué de presse publié dans la soirée du 17 juin, Louboutin a cependant précisé qu'il ne considérait pas Assa Traoré comme l'«égérie» de la marque. «Avec tout le respect porté à ces personnes, nous n’avons considéré aucune d’elles comme étant une "égérie". La campagne Walk a Mile in My Shoes n’a d’autres visages que ceux de ses trois créateurs», a expliqué le célèbre chausseur.
«Le business BLM» ?
Le magistrat Philippe Bilger a dénoncé un «partenariat honteux». «Quand on préfère une provocation délétère et un combat plus que douteux à la normalité et à la paix républicaines !», a-t-il déploré.
#Louboutin Un #partenariat honteux avec #AssaTraoré Quand on préfère une provocation délétère et un combat plus que douteux à la normalité et à la paix républicaines! @morandiniblog
— Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) June 17, 2021
«Si vous avez le sentiment qu'Assa Traoré est un tout petit peu hypocrite à lever le poing tout en exhibant ses pompes de luxe, alors lisez Benjamin Sire», a déclaré l'essayiste Raphaël Enthoven, en partageant un article du FigaroVox dénonçant «le juteux business de la lutte contre les discriminations».
Si vous avez le sentiment qu'#AssaTraore est un tout petit peu hypocrite à lever le poing tout en exhibant ses pompes de luxe, alors lisez @BenjaminSire ! Pour le plaisir (sans égal) de trouver chez un autre les mots qui vous démangent. ❤️🙏🏿https://t.co/Gm4a7Fditf
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) June 17, 2021
«Quand Assa Traoré foule la vérité des faits, c’est désormais avec des Louboutin aux pieds», a ironisé l'essayiste et critique littéraire Eric Naulleau.
Après la signature de son partenariat avec les célèbres chaussures de luxe, qu’on se le dise, quand Assa Traoré foule la vérité des faits, c’est désormais avec des Louboutin aux pieds. pic.twitter.com/5BLHgpG66T
— Eric Naulleau (@EricNaulleau) June 17, 2021
«La fameuse "violence du système capitaliste" hein ! [...] Le business BLM bientôt en bourse !», s'est moquée la chroniqueuse Zohra Bitan.
La fameuse « violence du système capitaliste » hein 😳#AssaTraore et Louboutin lol la grosse blague 😂 #LeBusinessBLM bientôt en bourse ! https://t.co/krxgZShaVBpic.twitter.com/jHvuK8aX4O
— Zohra Bitan #SoutienFDO 🇫🇷🇩🇿🇮🇱✝️☪️🕎 (@ZohraBitan) June 16, 2021
Le journaliste politique Lucas Jakubowicz a estimé que s'il est «impossible d'en vouloir à Assa Traoré de prendre la lumière», ce partenariat est «ridicule et malvenu» de la part de Louboutin. «Adama Traoré n'est pas un George Floyd bis», conclut-il.
🧐Assa Traoré lance un partenariat avec Louboutin au nom de la justice sociale.
— Lucas Jakubowicz (@lucas_jaku) June 16, 2021
Impossible d'en vouloir à Assa Traoré de prendre la lumière. Par contre @LouboutinWorld c'est ridicule et malvenu. Adama Traoré n'est pas un George Floyd bis. https://t.co/N3c2nIHQNU
«Imagine-t-on Angela Davis en Louboutin ?», s'est quant à lui demandé le journaliste Nicolas Bazin, en faisant référence à la militante américaine communiste défendant les droits des minorités.
Imagine-t-on Angela Davis en Louboutin? https://t.co/Cb4taURgyR
— Laurent Bazin (@laurentbazin) June 16, 2021
L'ancien député européen et président des Patriotes Florian Philippot a déclaré que «le racisme systémique s’arrête là où commence une paire de Louboutin». «L’imposture joliment démasquée !», s'est-il félicité.
Le racisme systémique s’arrête là où commence une paire de #Louboutin 😉
— Florian Philippot (@f_philippot) June 16, 2021
L’imposture joliment démasquée ! https://t.co/SmKIqONxqw
Le haut fonctionnaire ex-membre du Rassemblement national (RN) Jean Messiha s'est exprimé sur la situation avec ces mots : «Les people et les racailles. Le chausseur des milliardaires Louboutin s'associe dans un partenariat avec l'indigéniste anti-flics et anti-française Assa Traoré. Il ne manque plus que Macron pour donner sa bénédiction à l'union de ces félons.»
Les #people et les #Racailles.
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) June 16, 2021
Le chausseur des milliardaires @LouboutinWorld s'associe dans un partenariat avec l'indigéniste anti-#flics et anti-française #AssaTraore.
Il ne manque plus que #Macron pour donner sa bénédiction à l'union de ces félons.https://t.co/st2QW7dQ7v
«Antiracisme et lutte contre les inégalités : quel honteux cinéma pour une si noble cause ! Assa Traoré, partenaire de la marque, lève un poing parodique et se chausse chic en Louboutin. Quel coup de pompe méprisant pour tous les pauvres !», s'est exclamé le député européen RN Gilbert Collard.
Antiracisme et lutte contre les inégalités : quel honteux cinéma pour une si noble cause ! Assa #Traore, partenaire de la marque, lève un poing parodique et se chausse chic en #Louboutin. Quel coup de pompe méprisant pour tous les pauvres !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) June 17, 2021
src : Marianne pic.twitter.com/CfbGsjwTsq
Du «mépris de classe», selon ses partisans
La militante Rokhaya Diallo a en revanche défendu Assa Traoré, en affirmant que les attaques à son encontre étaient du «mépris de classe». «Pour beaucoup il est insupportable qu’une femme des quartiers populaires soit associée au luxe», a-t-elle analysé, avant de conclure : «Force à Assa qui a l’audace de militer sans adopter une posture misérabiliste.»
#Louboutin Que de mépris de classe dans les attaques visant #AssaTraore ! Pour beaucoup il est insupportable qu’une femme des quartiers populaires soit associée au luxe. Force à Assa @laveritepradama qui a l’audace de militer sans adopter une posture misérabiliste.
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) June 17, 2021
Pour le journaliste Anthony Vincent, «ce que révèle cette polémique Louboutin, c’est la difficulté à comprendre que le racisme concerne toutes les classes sociales, puisqu’il s’agit d’une violence systémique».
Ce que révèle cette polémique #Louboutin, c’est la difficulté à comprendre que le racisme concerne toutes les classes sociales, puisqu’il s’agit d’une violence systémique.
— Anthony Vincent (@AnthonyVnct) June 17, 2021
La classe n’efface pas la race. https://t.co/vEHgBPddIZ@madmoiZelle@laveritepradama
La journaliste Aude Lancelin a pour sa part dénoncé une «calomnie inlassable» et estimé que «l'honnêteté minimale» imposait de souligner que 100% des fonds iraient à la lutte contre les violences policières et le racisme.