«Inadmissible» : Schiappa évoque la nuit où des Gilets jaunes se sont présentés devant son domicile
Invitée de l'émission Parents d'abord, la ministre chargée de la citoyenneté Marlène Schiappa a évoqué la nuit où des Gilets jaunes se sont présentés devant chez elle. Si certains ont été condamnés, aucune menace de mort n'a pu être identifiée.
Interrogée le 9 mars dans le cadre de l'émission Parents d'abord, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté Marlène Schiappa est revenue sur cette nuit du 24 au 25 mai 2019 durant laquelle une dizaine de Gilets jaunes se sont présentés devant son domicile du Mans vers 1h du matin pour crier leur mécontentement alors que ses deux filles, dont l'une était accompagnée d'une amie, étaient présentes.
La ministre évoque une scène qui aurait traumatisé ses filles : «J'ai vécu le fait que des dizaines de personnes en bas de chez moi à minuit me crient des insultes et des menaces de mort en présence de mes enfants. [...] C'est super difficile. J'étais en train de dormir et les filles aussi». Elle précise que le bruit engendré par la manifestation a réveillé tout le foyer : «D'un coup, il y a les filles qui se lèvent en pleurant et en hurlant, en disant : "Maman, qu'est-ce qu'il se passe ?"».
D'après les propos de l'ancienne ministre à l'Egalité, les manifestants auraient allumé des pétards, des fumigènes, l'auraient insultée copieusement et auraient proféré des menaces de mort. «On est venus te chercher, sors de ton lit, on va te crever», raconte-t-elle, avant de préciser que ses filles, en pleurs, étaient inquiètes du sort de leur mère : «Maman, ils veulent te tuer, qu'est-ce qu'on fait ?».
Visiblement marquée par cette séquence, l'une de ses filles ne voudrait plus revenir dormir au Mans. «J'ai porté plainte, je ne veux pas que ça se reproduise, c'est inadmissible ! Moi, je prends sur moi toutes les critiques liées à mon engagement. Mais les insultes et menaces de mort qui font pleurer mes enfants et la petite copine de ma fille, c'est inadmissible», a-t-elle lancé.
Une condamnation pour tapage nocturne, mais aucune menace de mort retenue
Dans une vidéo d'une durée d'environ cinq minutes diffusée par la suite, certains individus jetaient des pétards contre la façade de la maison où réside Marlène Schiappa, et un homme collait une affiche sur la porte. Cette scène avait précédé l'intervention de l’époux de Marlène Schiappa, qui avait tenté sans grand succès de calmer le groupe.
Après le dépôt de plainte de la ministre, le tribunal correctionnel du Mans avait condamné certains manifestants pour tapage nocturne, organisation d'une manifestation sur la voie publique sans déclaration, injure publique en raison du sexe et outrage. Deux des six personnes poursuivies ont été condamnées à 1 500 euros d'amende, les quatre autres à 500 euros d'amende.
En revanche, l'existence des menaces de mort évoquées par Marlène Schiappa n'a jamais pu être confirmée, ni dans la vidéo, ni dans le rapport de police qui rapportait par ailleurs que la scène avait duré 9 minutes et que les dégradations s'étaient limitées à un tag «GJ» face au domicile de Marlène Schiappa ainsi qu'à une inscription à la peinture blanche sur la chaussée «Gilets jaunes 72».