Tollé sur les réseaux sociaux après les propos polémiques de Castex au sujet de la colonisation

Le Premier ministre Jean Castex s'est demandé si la France devait s'«autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore». Des propos qui ont déclenché une polémique sur les réseaux sociaux.
Jean Castex a dénoncé le 1er novembre 2020 les «compromissions pendant trop d'années» avec l'islamisme radical et a demandé à la «communauté nationale» d'être «unie et fière» de ses valeurs pour mener le «combat idéologique» contre cet ennemi. «Le combat, il est idéologique : l'ennemi cherche d'abord à nous diviser en répandant la haine et la violence, à fracturer la communauté nationale», a averti le chef du gouvernement, invité du 20 heures de TF1.
C'est fini, plus aucune complaisance d'intellectuels, de partis politiques, il faut que nous soyons tous unis sur la base de nos valeurs, sur la base de notre histoire
«Je veux ici dénoncer toutes les compromissions qu'il y a eu pendant trop d'années, les justifications à cet islamisme radical : nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore ?», a-t-il ajouté.
«La première façon de gagner une guerre, c'est que la communauté nationale soit soudée, soit unie, soit fière de nos racines, de notre identité, de notre République, de notre liberté, il faut gagner le combat idéologique», a jugé le Premier ministre. «C'est fini, plus aucune complaisance d'intellectuels, de partis politiques, il faut que nous soyons tous unis sur la base de nos valeurs, sur la base de notre histoire», a-t-il insisté.
Une polémique est née sur les réseaux sociaux
Ces propos n'ont pas manqué d'engendrer une polémique sur les réseaux sociaux. Ainsi, le député européen de Place publique, Raphael Gluksmann, a estimé sur Twitter que «les temps [étaient] trop graves pour ce genre de bouillie mentale au sommet de l’Etat».
.@JeanCASTEX les temps sont trop graves pour ce genre de bouillie mentale au sommet de l’Etat. En liant la lutte vitale contre le fanatisme islamiste et le rejet de la critique de la colonisation, vous servez ceux que vous voulez combattre et sabotez ce que vous entendez défendre https://t.co/oNJCFgk9wQ
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) November 1, 2020
Le journaliste et présentateur de l'émission La France oubliée sur RT France Didier Maïsto s'est demandé si la colonisation n'était plus «comme le disait Macron "un crime contre l’humanité"».
#Castex Ça commence bien ! « Et puis quoi encore ? Nous devrions regretter la colonisation ? Ou je ne sais quoi ? » Ce n’est plus, comme le disait #Macron « un crime contre l’humanité » ? #EnMemeTemps
— Didier Maïsto - MAÏSTO PROD (@DidierMaisto) November 1, 2020
La militante féministe Caroline De Hass a jugé «terrifiant» les propos du Premier ministre.
Jean Castex Le Pen : « Nous devrions regretter la colonisation, je ne sais quoi encore... »
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) November 1, 2020
Terrifiant. #Castex20h
«Pour le Premier ministre Jean Castex, regretter notre colonisation serait une justification de l’islamisme radical», s'est offusqué le journaliste Claude Askolovitch.
Pour le Premier ministre @JeanCASTEX, regretter notre colonisation serait une justification de l’islamisme radical. Transmis à @EmmanuelMacron qui dénonçait jadis la « barbarie » et le « crime contre l’humanité » de la colonisation. pic.twitter.com/Uzli4esgLt
— claude askolovitch (@askolovitchC) November 1, 2020
Le maire de Chalon-sur-Saône et vice-président national du parti Les Republicains, Gilles Platret a salué les propos du Premier ministre tout en pointant l'incohérence qui «règne au sommet de l’Etat».
Le Premier Ministre dénonce sur @TF1 la mauvaise conscience que certains voudraient instaurer sur la #colonisation. Bien dit ! Rappelons qu’en 2017, @EmmanuelMacron avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». La cohérence règne au sommet de l’Etat. pic.twitter.com/kTc8cbmjmI
— Gilles PLATRET (@gillesplatret) November 1, 2020
Les propos de Jean Castex semblent en effet contredire les déclarations d'Emmanuel Macron à Alger le 13 février 2017. Le candidat d'En Marche ! avait affirmé que la colonisation était «un crime contre l'humanité», provoquant un tollé notamment à droite.
Dans un entretien au journal Le Point intitulé «Ce que je suis», le président de la République, alors candidat à la présidentielle, avait auparavant estimé qu’il y avait eu à la fois «des éléments de civilisation et des éléments de barbarie» dans la colonisation de l'Algérie. «Alors oui… en Algérie il y a eu la torture mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation», avait déclaré l’ancien ministre de l’Economie dans cette interview publiée le 23 novembre 2016.