En visite à Toulouse, Jean Castex annonce de nouveaux moyens policiers

En visite à Toulouse, Jean Castex annonce de nouveaux moyens policiers© Ludovic MARIN Source: AFP
Jean Castex à l'Elysée, au sortir d'un Conseil des ministres, le 7 octobre (image d'illustration).
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Entamant une tournée dans 24 métropoles du territoire national, le Premier ministre, et trois ministres de premier plan se rendent à Toulouse pour annoncer une nouvelle mesure : le «contrat de sécurité intégré». Une dispersion du régalien ?

Après la violente agression contre deux policiers nationaux dans le Val-d'Oise à Herblay, le Premier ministre Jean Castex annonce de nouveaux moyens sécuritaires lors de sa visite à Toulouse (Haute-Garonne) en compagnie des ministres de la Justice, de l'Intérieur et de l'Education, ce 9 octobre.

Dans la droite ligne du fameux élément de langage de «continuum de sécurité», l'innovation la plus notable en la matière est la suivante : le «contrat de sécurité intégré». Le principe est de faire signer un engagement par le maire, en l'occurrence, à Toulouse, Jean-Luc Moudenc (Les Républicains). Le contrat est présenté par l'AFP comme un «nouvel outil» sécuritaire de l'exécutif.

Matignon, cité par l'agence de presse, résume : «Du côté de l'Etat on vient avec des policiers et des moyens matériels supplémentaires, et du côté du maire, des engagements sont pris sur le nombre de policiers municipaux supplémentaires, le nombre de caméras de vidéosurveillance.»

Cette même source précise qu'une proposition de loi du parti présidentiel viendra compléter ce dispositif à la mi-novembre à l'Assemblée en étendant ces accords aux métropoles et pas seulement aux villes.

Lors d'un conseil municipal, l'édile toulousain, Jean-Luc Moudenc, annonçait le 8 octobre qu'il en attendait un «véritable progrès au profit» des habitants de la Ville rose. Et d'estimer qu'il manquait entre 150 et 200 policiers à Toulouse.

Des sources syndicales policières évoquées par l'AFP considèrent pour leur part qu'il s'agit d'un simple «jeu de bonneteau» et d'une annonce «à l'emporte-pièce». Or, il s'agit bien d'une tentative ostensible de reprise de terrain pour le gouvernement puisque, après Dijon et Nice, les ministres poursuivent avec Toulouse une tournée dans 24 métropoles du territoire national, avec des annonces similaires.

Le régalien délégué aux villes et à des «milices communautaire» ?

Assiste-t-on à un vrai tour de vis sécuritaire de la part d'un gouvernement qui cherche encore sa philosophie en la matière ? Certains éléments de la police nationale ne semblent pas particulièrement convaincus par cette ligne que trace le gouvernement et craignent une dispersion du domaine régalien au profit de sous-ensembles publics ou privés voire communautaires.

Interrogé par RT France, le porte-parole de l'association de policiers en colère UPNI et ancien commandant de police, Jean-Pierre Colombiès déplore : «L'Etat se retire peu à peu et délègue le régalien à d'autres, que ce soit les polices municipales ou les sociétés privées.»

L'ultralibéralisme ne veut plus d'Etat, mais sous la responsabilité de qui ces entités sécuritaires sont-elles placées ?

L'ex-officier de police rapproche également l'initiative annoncée à Toulouse d'une autre proposition sécuritaire tentée à Melun (Seine-et-Marne) et divulguée par Le Parisien, le 8 octobre : sans armes, ni chiens, mais avec une présence intimidante, «depuis décembre 2019, une vingtaine d'agents de sécurité tchétchènes de la société Protection + ont été recrutés par quatre bailleurs sociaux» à Melun. Objectif : ramener la tranquillité dans les parties communes des immeubles où des points de trafic de stupéfiants avaient été observés.

Selon Jean-Pierre Colombiès, les choses sont claires : «C'est une porte ouverte vers les milices communautaires et tout cela s'accommode fort bien du monde macronien qui n'a de cesse de casser le service public. L'ultralibéralisme ne veut plus d'Etat, c'est un vieux rêve de ce courant de pensée. Mais la question mérite d'être posée : sous la responsabilité de qui ces entités sécuritaires sont-elles placées ?»

Antoine Boitel

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