Hommage à Philippe Ferrières, mort lors d’une interpellation musclée
Le 24 mai 2019, Philippe Ferrières meurt à Drancy après avoir subi une clé d'étranglement lors de son arrestation. Le 11 juillet, une marche blanche a été organisée pour lui rendre hommage.
Dans la nuit du 23 au 24 mai 2019, Philippe Ferrières était interpellé devant le domicile de sa compagne, Carenne Levy. L'homme décédera à la suite de son arrestation après avoir subi une clé d'étranglement.
Carenne témoigne au micro de RT France : «Philippe était posé sur le coffre de la voiture et c'est à ce moment là qu'il se prend des coups de partout. On habite ici donc on voit ce qu'il se passe par la fenêtre, on ouvre les volets parce qu'on entend Philippe crier [...] Philippe refusait de mettre les menottes et quand on a dit par la fenêtre "laisse toi faire" il levé les mains [...] et il a dit "laissez moi dire au revoir à ma femme".»
Je n'ai pas imaginé deux minutes que la police tuait
A l'issue de cette action, Carenne décrit la scène comme dramatique : «Un policier lui passe le bras autour du cou pendant qu'un autre lui met une matraque sur la cuisse et l'autre qui porte un coup au plexus. A ce moment là, Philippe s'écroule [...] Je n'aurai pas dû les laisser le taper mais malheureusement l'éducation a fait que je ne réponds pas à la police et que je ne veux surtout pas les contrarier. Leur devoir c'est de nous protéger et je n'ai pas imaginé deux minutes que la police tuait.»
Quelques minutes plus tard, les secours, appelés à la rescousse tentent de le réanimer mais il est déjà trop tard. Philippe Ferrières est déclaré mort à 2h30 du matin. Les conclusions de l'autopsie sont sans appel : le décès est dû a une asphyxie mécanique par compression cervicale, associée à un traumatise crano-facial.
Une marche blanche organisée le 11 juillet
Plus d'un an après le drame, une marche blanche a été organisée en hommage a Philippe, le 11 juillet 2020. Les personnes qui ont pris part à l'événement ont défilé réclamant justice. Au micro de RT France, certaines d'entre-elles ont témoigné.
«Je suis en colère», a déclaré un homme venu à la marche ajoutant : «En colère envers l'institution policière parce qu'on a besoin d'une police en France parce que malheureusement la violence engendre la violence. Il y a de plus en plus de violence en France, la police aujourd'hui est dépassée par cette violence.»
«Ce qui me choque c'est qu'à l'origine, Carenne avait appelé la police pour le canaliser [Philippe], pour le calmer parce qu'il n'était pas en état de reprendre la route et qu'au final il est décédé», a réagi une femme venue elle aussi rendre hommage au père de famille.
Dans le cimetière, une autre a tenu à porter un message clair : «Ce n'est pas un combat contre la police mais un combat contre ces individus-là, en particulier, qui ce jour-là ont abusé de leurs pouvoirs.»
Une histoire quelque peu oubliée et peu médiatisée pourtant emblématique de la controverse autour de ce geste que le gouvernement souhaite abandonner, mais qui est toujours utilisé, et qui rappelle à certains l'affaire Cédric Chouviat, ce livreur décédé des suites d'une interpellation agitée au mois de janvier dernier.