Covid-19 : pour Patrick Cohen, «il y a un début de "GiletJaunisation" de cette crise»

Covid-19 : pour Patrick Cohen, «il y a un début de "GiletJaunisation" de cette crise»© CHARLY TRIBALLEAU Source: AFP
Patrick Cohen est éditorialiste pour France 5 et Europe 1 (image d'illustration).
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L'éditorialiste de France 5 a dénoncé l'attitude du président et du gouvernement qui, «par leurs erreurs ou leurs mensonges, ont une part de responsabilité», et ainsi auraient contribué au climat général de suspicion face aux paroles officielles.

L'éditorialiste de France 5, Patrick Cohen a créé le buzz sur internet le 25 mars après une analyse mêlant critiques lucides, virulentes, controversées et propos chocs sur le traitement par la France de la pandémie de coronavirus.  

Il a d'abord fait un «constat terrible» : «S'il y a une guerre [contre le Covid-19], il n'y a plus d'union sacrée.» Il a en effet relevé depuis quelques jours une «perte de confiance à l'égard du président, du gouvernement, des politiques, des médias et de toute parole officielle». Il a ensuite fait une liste non exhaustive des signaux d'alerte pour l'exécutif : «La pénurie de masques est vécue comme un scandale par les soignants et les salariés exposés, «[Les Républicains] ont déjà promis une commission d'enquête, [...] quatre syndicats de médecins et d'infirmiers ont saisi le conseil d'Etat pour réclamer des masques et de la chloroquine, des collectifs veulent traduire Edouard Philippe et Agnès Buzyn devant la Cour de justice de la République...»

Il a aussi noté, non sans ironie, que «sur les réseaux sociaux – qui comptent, comme vous le savez, des millions d'infectiologues et d'épidémiologistes – une flambée de hashtags #IlsSavaient et #OnNoublieraPas». C'est pourquoi Patrick Cohen a vu «là un début de "GiletJaunisation" de cette crise pour laquelle le président [et] le gouvernement, par leurs erreurs ou leurs mensonges, ont une part de responsabilité». Le journaliste a déploré certains comportement et attitudes, amenant la défiance générale : «Agnès Buzyn, la première a instillé le poison du soupçon ; le maintien du premier tour des municipales était une bêtise qui a d'ailleurs contaminé plusieurs dizaines d'assesseurs et de militants ; le manque de masques, que le gouvernement a tenté de camoufler en expliquant qu'ils étaient inutiles, reste incompréhensible alors qu'Agnès Buzyn avait affirmé avoir passé les premières commandes fin janvier [...] Enfin les vidéos de Sibeth Ndiaye affirmant que la France a bien anticipé cette crise, et qu'il n'est bien sûr pas question de fermer les écoles, font la risée des réseaux sociaux et nourrissent le procès en incompétence et en amateurisme».

 il faudra en chercher les responsables et en tirer les leçons

Pour Patrick Cohen, «la vérité c'est que, non, la France n'était pas bien préparée à cette crise et il faudra en chercher les responsables et en tirer les leçons». «En veillant aussi à ne pas réécrire l'histoire parce qu'au moment où le gouvernement assurait [que les] écoles continueraient à fonctionner le 4 mars, personne, absolument personne, ne réclamait leur fermeture», affirme-t-il, en conseillant, à tous, que «ça nécessiterait collectivement un peu d'humilité» : «En réalité, avant la flambée italienne, il y a deux trois semaines, et les premières publications scientifiques, aucun médecin, aucun spécialiste des épidémies ou des maladies infectieuses n'avaient prédit ce qui nous arriverait [...] même le meilleur, puisque c'est ainsi qu'il se présente, Didier Raoult dans son laboratoire, le 17 janvier à l'annonce des premiers cas chinois [...] rebelote le 17 février [...] Une pandémie mondiale, c'est des bêtises, disait-il il y a un mois.»

Des propos qui ont été critiqués ou salués sur les réseaux sociaux. L'éditorialiste de Libération Jean Quatremer a trouvé «excellent Patrick Cohen» qui rappelle dans sa chronique «que personne absolument personne n’avait prévu l’ampleur de la crise». 

L'économiste de gauche, Thomas Porcher, remarque que «ce qu’oublie de dire Patrick Cohen, c’est les 70 000 fermetures de lit en 15 ans (4 200 juste en 2018), la casse organisée de l’hôpital public, les alertes non entendues des soignants, etc. En fait, le seul rempart face à la pandémie a été, par choix politiques, abîmé.»

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