Les attaques de Schiappa, Benalla et des Rugy contre Mediapart
L'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles publie un numéro à charge contre le site d'investigation Mediapart. Parmi les personnes interrogées, on retrouve des contributions étonnantes et variées, de Bernard Tapie à Alexandre Benalla.
Pour son dossier consacré au site d'investigation en ligne Mediapart publié le 1er août, l'hebdomadaire Valeurs actuelles a recueilli les témoignages à charge de plusieurs figures associées au gouvernement : Séverine Servat de Rugy, François de Rugy, Marlène Schiappa et même Alexandre Benalla ont ainsi apporté leur contribution à ce long article annoncé en une du journal avec un portrait photographique d'Edwy Plenel et un titre qui sonne comme une sentence «La tyrannie Mediapart». Sur le banc des jurés se trouvent également l'homme d'affaires Bernard Tapie, l'avocat Eric Dupont-Moretti et les hommes de média Bernard de la Villardière et Hervé Gattegno.
Interrogée par l'hebdomadaire conservateur, Marlène Schiappa dénonce une «chasse aux sorcières» de la part de Mediapart et assure que «Mediapart avait décidé de "se faire" un ministre», alors même qu'elle avait défendu le travail «du journaliste d'enquête» le 24 juillet. La secrétaire d'Etat se plaint d'avoir elle-même été prise pour cible dans deux articles du site d'investigation. Selon elle, «il arrive à [Edwy] Plenel de prendre un fait, le tordre, puis le marteler.»
Alexandre Benalla ajoute son grain de sel à propos des journalistes de Mediapart : «Ils sont même prêts à effacer des articles négatifs concernant une personne qui accepterait de leur raconter des choses pour un article sur quelqu’un d’autre !»
Dans une série de tweets, le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi a réagi au dossier de Valeurs actuelles en essayant de répliquer à certains points de l'article : «Dans son "enquête", Valeurs actuelles publie certains de mes textos censés démontrer que j’aurais mis la pression dans l’affaire Rugy. Ils omettent ceux du dircom qui me remercie pour ma patience ou ceux dans lesquels j’indique que nous ne publierons rien sans les réponses du ministre. Ils prennent pour argent comptant les déclarations de Séverine de Rugy qui indique que je l’aurais intimidée au téléphone. Pensez-vous que Valeurs actuelles m’ait appelé pour vérifier ? Non. L’enregistrement de cet entretien parle pourtant de lui-même... Dans l’affaire libyenne, Valeurs actuelles oublie de dire que Nicolas Sarkozy a perdu trois fois en justice contre Mediapart au sujet de la note révélée en 2012. Ils oublient aussi de dire que l’ancien président vient de se désister de son procès en diffamation contre Mediapart. Ils déroulent le tapis rouge à Eric Dupont-Moretti, avocat de Cahuzac, qui se plaint de la publication d’un enregistrement clandestin par Mediapart dans l’affaire Benalla. Le même Dupont-Moretti qui a utilisé un enregistrement clandestin pour défendre le roi du Maroc... Ils citent abondamment Alexandre Benalla, le Maradona du mensonge. Pensez-vous qu’ils lui aient demandé de quoi parle-t-il, où, qui, quand, quoi, comment ? Non. Pourquoi vérifier ?»
Dans son «enquête», @Valeurs publie certains de mes textos censés démontrer que j’aurais mis la pression dans l’affaire Rugy. Ils omettent ceux du dircom qui me remercie pour ma patience ou ceux dans lesquels j’indique que nous ne publierons rien sans les réponses du ministre. https://t.co/Q8mSR69u9s
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) August 1, 2019