Augmentation des assassinats en France : une violence criminelle en expansion

Entre 2021 et 2024, les assassinats et tentatives d’assassinat entre délinquants ont bondi de 33 % en France, touchant désormais petites et moyennes villes. Cette violence, liée au narcotrafic, s’accompagne d’un rajeunissement des tueurs et d’une menace croissante contre les institutions.
Selon une note de la police nationale, les assassinats et tentatives d’assassinat entre délinquants ont augmenté de 33 % entre 2021 et 2024, passant de 275 à 367 faits, avec 525 victimes, dont 110 morts en 2024. Ce phénomène, principalement lié au trafic de stupéfiants, traduit une concurrence accrue pour le contrôle des territoires et des filières d’approvisionnement et inquiète les syndicat de police à l’image de Vigi qui a relayé l’enquête sur ses réseaux sociaux.
🔴👮♀️Entre 2021 et 2024, les assassinats et tentatives d'assassinat ont augmenté de 33% en France, selon une note de la police https://t.co/tTimE9OMeJ
— Vigi_mi (@vigi_mi) May 15, 2025
Marseille reste l’épicentre avec 40 faits en 2024, mais la violence s’étend à 173 villes, contre 144 en 2021, touchant des communes comme Grenoble, Toulouse ou Rennes, autrefois épargnées.
Rajeunissement des auteurs et diversification des ondes
Cette « dissémination insidieuse » de la criminalité organisée, selon le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco), s’accompagne d’un rajeunissement alarmant des auteurs. En 2023, 23 % des enquêtes élucidées impliquaient des tueurs de moins de 20 ans, souvent recrutés via les réseaux sociaux pour des sommes allant jusqu’à 20 000 euros. Un exemple marquant : un mineur marseillais, payé 2 000 euros, a filmé un meurtre à Nîmes pour le diffuser sur Telegram. Les modes opératoires se diversifient également, avec une hausse des enlèvements, séquestrations et actes de torture, 65 % de ces derniers étant liés au narcotrafic en 2023.
La menace ne se limite plus aux trafiquants. Les cibles incluent désormais des familles, des commerces récalcitrants, les forces de l’ordre et même des institutions. Magistrats, avocats, journalistes et agents pénitentiaires sont visés, comme en témoigne l’assassinat de deux agents lors de l’évasion de Mohamed Amra en mai 2024. Ces actes visent à « instaurer un rapport de force avec l’État », selon la note, qui pointe la montée en puissance de groupes comme la « DZ Mafia » à Marseille.
Malgré une légère baisse des faits en 2024, due à l’apaisement du conflit entre les clans « DZ Mafia » et « Yoda », la tendance reste à la hausse. La sous-traitance criminelle s’intensifie, avec des équipes marseillaises ou franciliennes opérant à l’échelle nationale, voire des mercenaires étrangers, comme des Bulgares à Perpignan. Face à cette escalade, la police judiciaire appelle à une vigilance accrue pour protéger les institutions et enrayer cette violence qui gangrène le territoire.