Emmanuel Macron : un bilan sévèrement jugé par 71% des Français après huit ans à l’Élysée

À deux ans de la fin de son mandat, Emmanuel Macron essuie un rejet record : 71% des Français jugent son bilan négatif, selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Une défiance amplifiée par des réformes controversées et une intervention télévisée décevante.

Huit ans après son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron fait face à une impopularité sans précédent. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié le 15 mai 2025, 71 % des Français portent un jugement négatif sur son bilan, un niveau proche de celui de François Hollande en fin de mandat (73 %). Cette défiance, en hausse de 19 points par rapport à mars 2022, s’explique par des décisions clivantes, comme la réforme des retraites et la dissolution de l’Assemblée nationale, et cela en dépit d’une embellie au premier trimestre 2025.

Une intervention télévisée qui n’a pas changé la donne

L’intervention télévisée du président sur TF1, le 13 mai, n’a pas réussi à inverser la tendance. Malgré trois heures de plaidoyer, seuls 36 % des sondés croient en sa promesse de consultations sur des réformes économiques, éducatives ou sociales, contre 58 % en janvier. « Cette intervention a déçu les attentes démocratiques », analyse Erwan Lestrohan, directeur conseil chez Odoxa. Sur les réseaux sociaux, l’émission a suscité un « désintérêt profond », selon Véronique Reille-Soult, présidente de Backbone Consulting, avec un engagement en ligne quasi inexistant.

L’idée d’un retour d’Emmanuel Macron en 2032, évoquée par le président, est massivement rejetée : 84 % des Français souhaitent clore son ère dès 2027, fin de son second mandat.

Même au sein de son camp Renaissance, le soutien s’effrite, une majorité préférant qu’il se recentre sur la diplomatie et la défense, ses « domaines réservés ». Quant à une nouvelle dissolution, seuls 46 % des sondés y croient encore, en baisse de 10 points. Cette crise de confiance reflète une fracture entre le président et une population lassée par l’instabilité politique et l’absence de vision claire.

À deux ans de la fin de son mandat, la question du rôle du président jusqu’en 2027 reste floue, entre attente d’une prise de recul d'une partie de ses soutiens et sa volonté de peser encore sur les affaires nationales.