Gilets jaunes, «une écurie de branquignols» ? Le chef du service politique de France 24 donne le ton
L'animatrice de l'émission Politique de France 24 a posé le ton du débat : goût pour la violence, antisémitisme, racisme, complotisme... Le mouvement des Gilets jaunes regroupe-t-il «tout ce qu'il y a de pire chez l'homme»?
Roselyne Febvre, chef du service politique de France 24, n'a pas lésiné sur des éléments de langage très suggestifs au cours de l'émission Politique, diffusée le 28 février sur la chaîne publique française. Son thème : les Gilets jaunes, un mouvement pour lequel la journaliste a eu du mal à cacher son aversion, comme l'ont remarqué de nombreux internautes.
L'animatrice a ainsi posé les termes du débat : «Des Gilets jaunes, il ne persiste dans le fond qu'une colère brute parfois irrationnelle, d'où a [émergé] un goût pour la violence, l'antisémitisme, le racisme, le complotisme, bref tout ce qu'il y a de pire chez l'homme ; peut-on encore parler d'un mouvement des Gilets jaunes ?»
Elle donne ensuite la parole à son premier invité, Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP. Et, après que celui-ci a entamé une analyse de l'évolution de la sympathie des Français vis-à-vis du mouvement citoyen, ainsi que de ses débouchés, rapidement, Roselyne Febvre l'interroge : «Oui mais c'est quoi aujourd'hui ce mouvement, qu'est-ce qu'il est devenu ? Est-ce que c'est dans le fond devenu une espèce d'écurie de branquignols qui aime la vio...» Interloqué, son interlocuteur la coupe en répétant le mot «branquignol», dans un sourire gêné. «Non mais c'est vrai, non mais attendez, il y a un moment...», surenchérit alors la journaliste avant que son invité ne reprenne son analyse des changements obtenus par le mouvement des Gilets jaunes et de ses perspectives. Une vidéo comportant deux extraits de l'émission a ainsi été diffusée sur les réseaux sociaux, le 2 mars, journée du seizième acte de la mobilisation des Gilets jaunes.
Les #GIletsJaunes sont excédés par les propos de cette journaliste. Je ne comprends pas pourquoi. pic.twitter.com/elxfogdDIb
— ⵣIzem Samirⵣ (@Tonner13) 2 mars 2019
Après avoir décrit des porte-parole du mouvement comme «complètement hallucinants», le directeur de la version française du site Slate, Jean-Marie Colombani, également éditorialiste de l'émission, évoque pour sa part «la complicité» des Gilets jaunes qui «continuent de manifester en faisant semblant de ne pas voir qu'il y a des gens qui sont là pour la violence [...] des gens qui ont des slogans antisémites et ainsi de suite». «C'est insupportable, c'est une hypocrisie monstrueuse» s'indigne l'éditorialiste.
Cette intervention suscitera une nette approbation de la part de Roselyne Febvre, qui ne manque pas de faire le lien avec une récente intervention d'Emmanuel Macron. «Absolument, c'est ce qu'a dit le président de la République d'ailleurs», relève la journaliste.
Emmanuel #Macron 🇫🇷 : «Il faut maintenant dire que lorsqu'on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire» https://t.co/0ILNQELAtU
— RT France (@RTenfrancais) 27 février 2019
Le débat se poursuivra ensuite sur la possibilité pour la cote de popularité d'Emmanuel Macron de remonter dans les sondages, confrontant les analyses des différents intervenants sur la gestion de la crise par le chef de l'Etat.
L'émission rappelle ainsi le contexte de défiance réciproque entre le paysage médiatique traditionnel et les Gilets jaunes. Un environnement que RT France avait analysé dès le mois de décembre 2018, après l'organisation d'actions symboliques de manifestants devant les locaux de plusieurs médias français.