Des portraits de Macron décrochés de mairies pour dénoncer son inaction climatique (IMAGES)
Des militants ont décroché le 21 février le portrait officiel d'Emmanuel Macron ornant des mairies de Lyon, de Biarritz et du Ve arrondissement à Paris, entre autres, pour dénoncer son inaction face à l'urgence sociale et climatique.
«Sortons Macron des mairies pour lui faire prendre l'air, pour voir la réalité du dérèglement climatique et de l’urgence sociale» : par le biais d'une action symbolique consistant à décrocher des portraits officiels du président français, des militants écologistes ont dénoncé le manque d'intérêt du chef de l'Etat pour les questions environnementales et sociales.
Des activistes du groupe Action non violente-COP21 (ANV-COP21) se sont introduits dans les mairies de Lyon, de Biarritz et du Ve arrondissement à Paris, entre autres, ce 21 février, pour emporter les portraits affichés dans les salons. Posant devant les bâtiments cadres en mains, ils expliquent vouloir «sortir Macron» pour lui montrer les réalités auxquelles, selon eux, il ne se confronte pas.
✊ Action ✊ Climat, justice sociale #SortonsMacron !
— Alternatiba ANV Rhône (@alternatiba69) 21 février 2019
22 activistes @AnvCop21 requisitionnent un portrait officiel d' @EmmanuelMacron dans la Mairie du 2e arrondissement de #Lyon ce matin #AffaireDuSiecle#climatpic.twitter.com/hfDiVnTKbo
Les politiques n'ont pas tardé à condamner cette action.
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances a jugé les décrochages «inacceptables» et a exprimé son «soutien aux maires».
Les décrochages du portrait du président de la République sont inacceptables. On ne porte pas atteinte aux symboles de la République. Soutien aux maires.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 21 février 2019
Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités Territoriales, a appelé à «respecter la République». Il a dénoncé «une atteinte symbolique à nos institutions démocratiques» qui devait «cesser immédiatement».
Le décrochage volontaire et médiatisé des portraits du Président de la République est une atteinte symbolique à nos institutions démocratiques et doit cesser immédiatement.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) 21 février 2019
Respectons la République. Respectons ses symboles. Respectons ses élus. pic.twitter.com/Ef4YjwIzlR
Même indignation pour Franck Riester, le ministre de la Culture, qui juge le décrochage des portraits «inadmissible».
Les symboles de la République doivent être respectés et défendus. Décrocher le portrait du Président de la République dans une mairie est inadmissible.
— Franck Riester (@franckriester) 21 février 2019
Avec cette action, les militants ont demandé des réponses relatives à la pétition l'Affaire du siècle à l'initiative de Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France, lancée en décembre 2018. Ces quatre associations souhaitent attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques. Si plus de deux millions de personnes avaient signé la pétition en quelques jours, leur inquiétude n'a pas rencontré de réponses de la part de l’exécutif deux mois plus tard.
On ne résoudra pas la crise sociale et climatique avec du blabla !
— ANV-COP21 (@AnvCop21) 21 février 2019
👉 #SortonsMacron pour lui montrer la réalité du dérèglement climatique, l’extinction de la biodiversité qui s’accélère, la clameur des gens en colère face aux injustices et à l'inaction !#LaffaireDuSieclepic.twitter.com/YEt9SfTzqp
«On ne résoudra pas la crise sociale et climatique avec du blabla !
Sortons Macron pour lui montrer la réalité du dérèglement climatique, l’extinction de la biodiversité qui s’accélère, la clameur des gens en colère face aux injustices et à l'inaction», ont tweeté les militants de l'environnement.
Notre gouvernement refuse de prendre des mesures à la hauteur suite à #LaffaireDuSiecle ? Alors ce matin #SortonsMacron des mairies pour lui faire prendre l’air, pour voir la réalité du dérèglement climatique et de l’urgence sociale.
— Partager C'est Sympa (@PartagerCSympa) 21 février 2019
Live Brut à suivre ! https://t.co/NtvZPO4Y91pic.twitter.com/LR2aOoqMII
De nombreuses actions se montent actuellement en France dans un contexte de désintérêt pour les questions environnementales, en raison d'un recul sur la question de l’interdiction du glyphosate et en lien avec la limitation des émissions de CO2 prévues par l'Accord de Paris. Les lycéens et étudiants ont ainsi entamé le 15 février une série de grèves reconduites tous les vendredis. Le ministère de l'Environnement et le ministre en particulier, François de Rugy, se caractérisent par des prises de décision contestées par les écologistes, à rebours de celles du précédent ministre, Nicolas Hulot, qui avait fini par jeter l'éponge face aux pressions des lobbies dans les cercles du pouvoir.