Le turban de Mennel, l'ancienne chanteuse de The Voice, provoque le chaos sur le plateau de CNews
L’éditorialiste Yvan Rioufol et le docteur en sciences politiques Clément Viktorovitch se sont écharpés sur le plateau sur CNews au sujet du turban de Mennel, l'ancienne chanteuse de The Voice, au point de provoquer sur le plateau un brouhaha total.
Si le plateau de l'émission quotidienne L’heure des pros sur Cnews est souvent le théâtre de débats virulents, un sujet a particulièrement échauffé les esprit de deux chroniqueurs présents le 9 février, l’éditorialiste du Figaro Yvan Rioufol et le docteur en sciences politiques Clément Viktorovitch (à partir de 29'30). Tous deux ont eu des échanges très tendus et bruyants sur la question du turban porté par Mennel Ibtissem, la chanteuse qui abandonné la compétition de l'émission The Voice, après la révélation d'anciens tweets polémiques de son cru.
Leur empoignade orale a donné lieu à une discussion inaudible jalonnée d’invectives, Yvan Rioufol interrompant à plusieurs reprises son interlocuteur, au point que Pascal Praud, le présentateur de l’émission, a dû lui intimer l’ordre de se taire, en le jugeant «insupportable».
Mennel : «islamiste» ou chanteuse injustement «condamnée» ?
Quel rapport entre cette femme et l'Etat islamique ?
La prise de bec a démarré lorsque l’éditorialiste Yvan Rioufol, dont l'un des principaux chevaux de bataille est de dénoncer les périls de l'islam radical, s'est insurgé contre la présence de la chanteuse Mennel dans l'émission The Voice sur TF1. «La voir se produire sur une chaîne privée enturbannée, [...] avec une sorte de voile qui marquait sa singularité, sa visibilité [...] Alors que dans le même temps vous avez des femmes iraniennes qui se battent pour enlever leur voile, que vous avez des femmes kurdes qui se battent cheveux au vent pour essayer de se battre contre l’Etat islamique !», s'est-il enflammé.
Ces propos ont fait bondir Clément Viktorovitch : «Quoi ? Quel rapport entre cette jeune femme et l’Etat islamique ?», s'est-il exclamé.
C’est une manière de faire comprendre qu’elle ne veut pas vivre avec nous, qu’elle ne veut pas vivre ensemble.
Yvan Rioufol a alors blâmé un «endormissement de l’opinion face à cet islamisme-là», qui tendrait selon lui «à vouloir prendre position sous divers aspects les plus softs qui soient» et que l’opinion «a perçu comme un danger».
Clément Viktorovitch a immédiatement contesté : «Je vous rappelle que la laïcité garantit le droit d’exercer et de pratiquer sa religion comme il l’entend, et elle [Mennel] a tout a fait le droit de porter un turban ou un voile comme d’autres portent une croix. A partir de là vous tirez un fil, on part d’une jeune femme qui porte le voile et puis ça y est : islamisme, Etat islamique, Daech, Tariq Ramadan...»
«Vous ne voulez pas voir qu’elle est islamiste !», a aussitôt rétorqué Yvan Rioufol. «Un voile aujourd’hui, quand c’est porté à la télé, c'est un signe politique», a estimé l’éditorialiste, qui se définit- lui-même comme néo-réactionnaire. «Pas du tout, c’est un signe religieux !», a répliqué Clément Viktorovitch. Ce à quoi le journaliste du Figaro a répondu : «C’est une manière de faire comprendre qu’elle ne veut pas vivre avec nous, qu’elle ne veut pas vivre ensemble.»
Vous ne voulez pas voir qu’elle est islamiste !
De la pure spéculation et des accumulations de sophismes selon Clément Viktorovitch, ulcéré, alors qu’il voit sa parole coupée pour la énième fois : «Mais c’est incroyable Yvan Rioufol, est-ce que vous allez me laisser terminer une phase ?», s'insurge-t-il. «Non, parce que c’est indigne ce que vous dites», a tonné Yvan Rioufol, qui a demandé «de la compassion pour ces femmes iraniennes qui se battent pour la liberté».
Vous excitez la haine contre nos compatriotes musulmans
Clément Viktorovitch a alors fait valoir que Mennel «se sentait française», et qu'elle était, selon lui, «condamnée pour un signe d’appartenance religieux.» «Vous amalgamez tout et n’importe quoi vous excitez la haine contre nos compatriotes musulmans, c’est un scandale ce que vous faites !», s'insurge-t-il à l'adresse de son collègue chroniqueur, qui a répliqué que le voile était «une provocation quand il s’agit de le porter en public.»
«Je suis content que l'opinion se soit enfin réveillée et ait vu au-delà de cette femme qui est ravissante et qui a beaucoup de talent, une menace contre ce que nous sommes et notre démocratie», a conclu Yvan Rioufol, face à Clément Viktorovitch visiblement atterré.
Des échanges parfois difficiles à comprendre, tant leur volume sonore s'est montré élevé...