BRAS DE FER

Après le discours, salué par Jean-Luc Mélenchon, d'Emmanuel Macron au Rwanda qui a reconnu des «responsabilités» de la France mais pas sa «complicité» dans le génocide des Tutsi, Marine Le Pen a dénoncé une repentance mal venue.
Ce 3 mai, le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur l'inaction reprochée à l'armée française lors des massacres de Tutsi fin juin 1994. Les cinq hauts gradés français dans le collimateur de la justice n'ont pas été mis en examen.
Le gouvernement rwandais a reçu un rapport sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi qui conclut que le pouvoir français porte des «responsabilités lourdes et accablantes» dans la tragédie de 1994.
Plus de 20 ans après l'attentat déclencheur du génocide au Rwanda, la cour d'appel de Paris a confirmé l'abandon des poursuites contre le président rwandais. Les avocats des parties civiles vont former un pourvoi en cassation.
L'incident diplomatique n'était pas loin. Lors des commémorations au mémorial du génocide rwandais à Kigali, Jean-Claude Juncker a mal maîtrisé la trajectoire de son flambeau, qui a failli toucher la main du président Paul Kagame.
Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire du 7 avril «une journée de commémoration du génocide des Tutsi», en ce jour où le Rwanda se remémore, 25 ans après, le massacre d'au moins 800 000 personnes.
Une campagne visant à dénoncer «les complicités françaises» dans le génocide au Rwanda en 1994, a été lancée le 4 avril par l’association Survie. En l'absence d'une déclassification des archives, le rôle joué par Paris à l'époque demeure controversé.
Alors qu’Emmanuel Macron s’est défendu de toute hégémonie de la France sur la francophonie, le rôle joué par Paris dans le choix de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’organisation fait l'objet de critiques.
Dans les années 1990, le Rwanda a été le théâtre de l’un des plus importants génocides jamais perpétrés. Cette page de l’Histoire est-elle aujourd'hui complètement tournée ?
Dans les colonnes de l'Humanité, Jacques Morel, spécialiste de l'Afrique, a affirmé que François Lecointre avait «défend[u] les auteurs du génocide rwandais». En 1994, l'actuel chef d'état-major était en poste au Rwanda lors de l'opération Turquoise.
Alors que des archives de l'Elysée sur le conflit au Rwanda défrayent la chronique, le flou sur l'implication française subsiste. Pour l'historien Harana Paré, cette situation perpétue la politique «de déni» et de «prédation» de la France en Afrique.
Le Rwanda a ouvert le 29 novembre une enquête sur le rôle, en 1994, de vingt responsables français dans le génocide rwandais a annoncé le procureur général du pays. Une décision qui pourrait à nouveau tendre les relations diplomatiques avec Paris.
Le spécialiste de l'Afrique Bernard Lugan décrypte pour RT France les racines du conflit au Burundi.