Le Rwanda veut enquêter sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide de 1994

- Avec AFP

Le Rwanda veut enquêter sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide de 1994 Source: Reuters
Arrivée du président rwandais Paul Kagame au sommet de Marrakech
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Le Rwanda a ouvert le 29 novembre une enquête sur le rôle, en 1994, de vingt responsables français dans le génocide rwandais a annoncé le procureur général du pays. Une décision qui pourrait à nouveau tendre les relations diplomatiques avec Paris.

«A l'heure actuelle, l'enquête porte sur 20 personnes qui, d'après les informations recueillies jusqu'à présent, sont [susceptibles] de permettre de mieux comprendre leur rôle et de décider si elles seront poursuivies ou non», selon un communiqué du procureur général rwandais, Richard Muhumuza.

«Au fur et à mesure que les enquêtes se poursuivent, d'autres agents et/ou fonctionnaires français pourraient être appelés à assister l'Organe de poursuite dans le même sens», a détaillé le communiqué de la justice rwandaise.

Interrogé par l'AFP, le ministère français de la Défense s'est contenté de renvoyer à une déclaration faite le 16 novembre par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, après la diffusion par Kigali d'une liste de 22 officiers supérieurs français accusés d'implication dans le génocide. Jean-Yves Le Drian avait estimé qu'il n'y avait «rien de nouveau», cette liste «étant à peu près identique à celle de 2008».

Le ministre avait insisté sur le fait qu'«affirmer que l'armée française [avait] pris part au génocide [était] un mensonge indigne».

Cette liste avait été publiée le 1er novembre par une commission rwandaise en réponse à la décision de deux juges français de relancer l'enquête sur l'attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.

«Des hauts gradés français et des personnalités politiques ont commis au Rwanda des crimes très graves», avait accusé la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG) dans un rapport intitulé «La manipulation du dossier de l'avion de Juvénal Habyarimana, une occultation des responsabilités françaises dans le génocide». Parmi les militaires mis en cause figurent les généraux Jacques Lanxade, ancien chef d'état-major de l'armée française, et Jean-Claude Lafourcade, qui commandait la force Turquoise déployée le 22 juin 1994 au Rwanda sous mandat de l'ONU.

Le Rwanda accuse la France depuis des années

La relation houleuse entre les deux pays a pris un nouveau tournant depuis que la justice française a rouvert une enquête en octobre afin d'entendre un ancien chef d'état-major rwandais, qui accuse l'actuel président Paul Kagame d'avoir été l'instigateur de l'attentat contre le président Juvénal Habyarimana.

L'attentat contre l'avion présidentiel rwandais en 1994, au cours duquel fut tué le président hutu, est considéré comme l'événement déclencheur du génocide qui a duré cent jours.

La France, qui était alliée du régime hutu de Juvénal Habyarimana, est accusée par Kigali d'avoir ignoré les signes montrant qu'un génocide était imminent et d'avoir entraîné les soldats et miliciens qui ont perpétré les massacres. Au moment du génocide, la France avait été accusée d'avoir utilisé ses moyens diplomatiques pour bloquer toute action.

Quand la France a finalement envoyé sur place ses soldats, elle a été accusée de l'avoir fait pour contrecarrer la progression des forces tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), qui ont ensuite pris le pouvoir, et pour permettre aux Hutus auteurs du génocide de s'enfuir au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo).

Paris a maintes fois prétendu que le déploiement de ses soldats avait mis un terme aux assassinats et permis de sauver des milliers de vies humaines.

Les responsables français insistent aussi sur le fait que l'incapacité à empêcher le génocide doit être partagée par l'ensemble de la communauté internationale. Elle accuse le régime du président rwandais Paul Kagame de soulever cette question pour détourner l'attention du non-respect des droits de l'homme au Rwanda.

Lire aussi : Ces généraux français qui ne veulent plus se taire

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