La Hongrie compte maintenir ses importations de gaz russe
La Hongrie a fait savoir le 6 mars qu'elle comptait maintenir ses importations de gaz russe, qui représente plus de 80% de sa consommation. Budapest avait signé deux contrats avec Gazprom en septembre 2021.
Les livraisons de gaz russe sont d'une importance majeure pour la Hongrie, et Budapest souhaite préserver le partenariat qui le lie à Moscou dans ce domaine, selon le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto qui donnait une interview à Veszpremi Naploban le 6 mars.
«Les contrats de livraison de gaz avec les Russes ont toujours été honorés par les deux parties», a déclaré le ministre qui espère «que cela continuera». «Dans le cas contraire, un énorme problème se posera», a-t-il ajouté.
Si la proposition de l'opposition de stopper les importations de gaz [russe] est mise en pratique, la Hongrie n'aura plus de chauffage, plus d'industrie, plus d'emplois — et les entreprises feront faillite
«Les importations en provenance de Russie représentent plus de 40 % de l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe. Dans le cas de la Hongrie, les importations russes représentent plus de 80 % du gaz consommé dans le pays», a souligné le chef de la diplomatie hongroise. «Si la proposition de l'opposition de stopper les importations de gaz [russe] était mise en pratique, la Hongrie n'aurait plus de chauffage, plus d'industrie, plus d'emplois — et les entreprises feraient faillite», a-t-il prévenu.
«La poursuite de l'approvisionnement en gaz est dans notre intérêt», a déclaré Peter Szijjarto, qui a souligné qu’elle était «tout à fait conforme aux règles européennes, car Gazprom ne figure pas sur la liste des sanctions sous quelque forme que ce soit, et Gazprombank ne figure pas sur la liste des banques à déconnecter de SWIFT».
La Hongrie a conclu deux contrats à long terme avec Gazprom en septembre dernier, qui prévoient la fourniture annuelle de 4,5 milliards de mètres cubes de gaz au total, via des gazoducs passant par la Serbie et l'Autriche et contournant l'Ukraine. L'accord prévu pour 15 ans peut être reconsidéré dans les 10 ans suivant le début de sa mise en œuvre.
Toutefois, tel qu'il est aujourd'hui, l'accord ne couvrira pas complètement la demande de gaz russe de la Hongrie, et le pays devra acheter le volume restant à Gazprom par l'intermédiaire de son négociant à court terme. C'est pourquoi Budapest souhaiterait augmenter les livraisons de gaz via la Serbie de un milliard de mètres cubes par an, ce qu'a accepté Viktor Orban lors de sa visite à Moscou début février.