Evasion fiscale : Bruxelles déclenche une enquête contre Ikea

La Commissaire européenne à la concurrence a annoncé l’ouverture d’une enquête à l’encontre d’Ikea. Les soupçons portent sur les montages fiscaux du groupe suédois aux Pays-Bas et au Liechtenstein.
La Commission européenne à la concurrence a décidé le 18 décembre de lancer une enquête sur une tentative présumée d'évasion fiscale organisée par Ikea. Pointés du doigt à maintes reprises par les eurodéputés Verts, les montages fiscaux réalisés par l'enseigne suédoise avaient fait l’objet d’un rapport publié en début d’année 2016. Le document affirmait alors que le géant du meuble aurait échappé à l’impôt par le biais de deux fondations, l’une basée au Lichtenstein et la seconde aux Pays-Bas. Un procédé qui lui aurait permis de ne pas s’acquitter auprès de différents fiscs européens d’une somme estimée à près d’un milliard d’euros entre 2009 et 2014.
La divulgation de ces informations avait alors fait réagir la Commission européenne de la concurrence qui avait dit en prendre «bonne note». Désormais, les responsables de la concurrence évalueront si l’accord conclu entre Ikea et les autorités néerlandaises est légal. «Nous ouvrirons des enquêtes à chaque fois qu'il y aura des informations indiquant que des aides d'Etat ont été accordées», déclarait la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestage en novembre dernier.
Cette opération de transparence s'inscrit dans la droite ligne de la volonté de Bruxelles de s’attaquer à l’optimisation fiscale sans limite. En quatre ans, plus d’un millier d’accords fiscaux liant des multinationales aux Etats membres de l’Union européenne ont été passés au peigne fin.
Acteur majeur dans le marché de l’ameublement, Ikea a réalisé au cours de l’exercice 2016-2017, un chiffre d’affaires de 36,3 milliards d’euros. 1,6 milliard d'euros d'impôts et taxes ont été versés sur la même période.