Incendies : la France face au défi de sa flotte aérienne vieillissante

La France, confrontée à des incendies accrus par le réchauffement climatique, peine à renouveler sa flotte vieillissante de Canadair, souvent immobilisés par des problèmes de maintenance. Des solutions comme l’A400M ou le Frégate-F100 émergent, mais les locations coûteuses restent la norme. Ce retard dans la modernisation inquiète.
La lutte contre les incendies en France, qui devraient se multiplier à cause du réchauffement climatique, repose sur une flotte de bombardiers d’eau vieillissante, suscitant des inquiétudes quant à la capacité du pays à répondre aux feux de forêt de plus en plus fréquents.
Les 12 Canadair de la sécurité civile, âgés en moyenne de 30 ans, sont essentiels avec leur capacité à larguer 6 000 litres d’eau en 12 secondes. Pourtant, leur vétusté pose problème : en août 2024, cinq appareils étaient cloués au sol pour maintenance, freinés par des pénuries de pièces détachées et un manque de techniciens.
Une location à plusieurs millions
Un rapport parlementaire de juillet 2025 souligne une disponibilité en chute, aggravée par la corrosion liée à l’utilisation d’eau de mer, alors que ces avions étaient conçus pour l’eau douce. Cette fragilité a été criante lors des incendies de l’Aude en juin 2025, où 400 hectares ont brûlé à cause d’un braséro mal éteint, mettant en lumière les limites des moyens aériens.
Pour compenser, la France loue des appareils supplémentaires chaque été : jusqu’à six avions Air Tractor, six hélicoptères Puma lourds et quatre Condor légers. Ces locations, coûtant plusieurs millions d’euros par an, sont devenues indispensables mais critiquées pour leur caractère non pérenne.
Des élus de gauche pointent l’absence de données fiables sur la disponibilité des Canadair en période critique. Des départements comme l’Hérault ou les Bouches-du-Rhône mobilisent leurs propres moyens, mais les pompiers rappellent que l’aviation ne suffit pas seule à éteindre les feux.
Des innovations émergent, comme l’Airbus A400M, testé en 2025 avec un kit larguant 20 tonnes d’eau, ou le projet Frégate-F100, soutenu par 7 millions d’euros d’investissement public. Ces solutions, prometteuses, peinent à se concrétiser rapidement. Les incendies de 2024 en Gironde, qui ont détruit 20 000 hectares, rappellent l’urgence de moderniser la flotte.
Les critiques fusent sur le retard accumulé, certains dénonçant une dépendance aux constructeurs étrangers et un manque de vision stratégique.