Xavier Bertrand : Il faut mettre des bateaux au large de la Libye, pas au large de l’Italie

Xavier Bertrand : Il faut mettre des bateaux au large de la Libye, pas au large de l’Italie© Twitter
Migrants à Calais
Suivez RT en français surTelegram

Le candidat aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais/Picardie Xavier Bertrand (Les Républicains), interrogé par RT, estime que ce sont les règles du travail au Royaume-Uni, trop permissives, qui sont à l’origine de la crise à Calais.

RT France : Monsieur Bertrand, mercredi vous avez appelé le gouvernement à «convoquer d’urgence un sommet franco-britannique exceptionnel. Que pensez-vous des mesures adoptées par les britanniques pour faire face au problème?

Xavier Bertrand : Si nos amis britanniques veulent pouvoir connaitre une solution apaisée, il faut qu’ils changent les règles du travail des clandestins sur le territoire britannique. Pourquoi il y a autant de monde à Calais ? Ce ne sont pas des migrants qui veulent rester à Calais. Ce sont des migrants qui veulent aller en Angleterre, parce qu’ils pensent qu’il y aura du travail, et que les règles du travail en Angleterre sont telles que, avec ou sans papiers d’identité, on peut travailler. Si les anglais veulent être tranquilles il faut qu’ils changent ces règles-là.

D’autre part, s’ils pensent pouvoir mieux gérer que les autres la question des migrants, alors il faut que la frontière anglaise se trouve en Angleterre, et non pas à Calais. Si on veut trouver des solutions, on peut le faire dans l’apaisement. Le problème de Calais n’est pas un problème franco-français, c’est un problème franco-anglais. Il faut que les anglais acceptent de prendre une part de la solution à ce problème.

RT France : Quelles sont donc les solutions envisageables pour mettre un terme à la crise actuelle à Calais ?

Xavier Bertrand : La question des migrants n’est pas qu’un problème d’immigration. Le problème se situe avant l’Europe. C’est pourquoi je le dis avec Natacha Bouchart, le sénateur-maire de Calais, il nous faut un blocus maritime au large des côtes de la Libye.

Il y a près d’un million de personnes qui attendent de quitter l’Afrique par la Libye pour pouvoir venir en Europe. Il ne faut pas mettre des bateaux au large des côtes italiennes, il faut mettre des bateaux au large des côtes libyennes.

Deuxièmement, on a maintenant un problème économique des deux côtés de la Manche. Et quand certains disent en Angleterre qu’il faut déployer l’armée en Grande-Bretagne, ce n’est pas ça qui va régler la situation économique avec les transporteurs routiers, ça va même l’aggraver.

Derrière cela, il y a la question des migrants, une question humanitaire mais aussi économique, touristique et diplomatique. La vérité, c’est qu’on ne réussira pas à régler ces problèmes sans coopération franco-britannique.

RT France : Qu’en est-il des conditions d’accueil des migrants à Calais ? Le centre récemment ouvert n’incitera-t-il pas les migrants à rester sur place ?

Xavier Bertrand : J’y suis allé, il ne s’agit pas d’installer un hôtel trois étoiles, soyons sérieux. Un camp de réfugiés obéit à des règles de discipline très strictes, très particulières.

Aujourd’hui ce qui a été mis en place par la mairie, répond à une vocation humanitaire et pour protéger la population. Les migrants peuvent se rendre dans ce centre quelques heures par jour, ils peuvent s’y doucher, y prendre les repas servis par des associations. Pendant qu’ils sont là, ils ne sont pas dans Calais à interpeller et à importuner la population comme ils le faisaient il y a quelques mois.

Après que Natacha Bouchard a pris cette mesure courageuse, la pression sur la population est devenue beaucoup moins forte qu’elle ne l’était encore récemment.

Il ne s’agit pas de créer un appel d’air avec ce camp de réfugiés pour dire «venez-ici, vous serez mieux». S’ils sont aussi nombreux à venir ici, ce n’est pas pour Calais en soi, c’est parce qu’ils veulent aller en Angleterre. Ainsi, tant que le Royaume-Uni ne changera pas les règles de travail sur son territoire, il y aura toujours des migrants qui auront envie non pas venir à Calais, mais en Angleterre.

 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix