Donald Trump poursuit la politique de Barack Obama consistant à tout faire pour affaiblir l'Iran, estime l'analyste politique Seyed Mostafa Khoshcheshm.
Les Etats-Unis ont imposé le 18 juillet une nouvelle série de sanctions à l'Iran. Le département d'Etat américain affirme que Téhéran est une menace pour la sécurité régionale et pour l'Amérique elle-même.
Washington reproche à l'Iran de développer et tester des missiles balistiques, et l'accuse de soutenir des groupes terroristes, sapant ainsi un peu plus la stabilité de la région.
RT : Que pensez-vous des dernières sanctions imposées par les Etats-Unis ?
Seyed Mostafa Khoshcheshm (S. K.) : Je crois que l'administration Trump passe à la deuxième phase de la politique initiée par Barack Obama. Il n'y a là rien de nouveau. Barack Obama aussi, pourtant à l'origine des négociations sur l'accord nucléaire avec l'Iran, a imposé des sanctions de ce type contre l'Iran. Un certain nombre d'institutions étrangères – chinoises, par exemple – ont été soumises à des sanctions pour avoir travaillé et entretenu des liens commerciaux et bancaires avec l'Iran après l'accord nucléaire.
Et ceci malgré John Kerry, l'ancien secrétaire d'Etat américain, qui avait promis à son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, que le président opposerait son veto à ces actions contre l'Iran. Ce qu'il n'a pas fait. En outre, l'ISA, la loi sur les sanctions contre l'Iran, est de nouveau entrée en vigueur. Elle a été renouvelée en violation totale du Plan global d'action conjoint [accord visant à lever les sanctions contre l'Iran signé à Vienne en 2015], signé sous l'administration Obama en 2016. Le président lui-même ne s'est pas opposé à l'extension ou de la réintroduction de ces anciennes sanctions contre l'Iran.
L'Iran et la Russie ont rétabli une stabilité relative dans certaines parties de la Syrie, tandis que l'Amérique et ses alliés ne font qu'apporter le chaos
Donald Trump poursuit la politique de Barack Obama. Cela n'en est pas du tout la fin : il s'agit seulement de la seconde phase. Le but est de priver l'Iran de tous ses points forts, donc de ses missiles balistiques et de son influence régionale.
RT : Washington affirme que l'Iran représente une menace pour la sécurité régionale. Comment évaluez-vous cela ?
S.K. : L'Iran lutte contre Daesh. Nous savons tous que ce désordre dans la région a commencé après le 11 septembre. Les Etats-Unis affirment que les attaques du 11 septembre avaient été menées par Al-Qaïda. Depuis lors, ils sont en guerre dans cette région. L'Iran lutte contre les mêmes groupes et les mêmes terroristes : Al-Qaïda, le Front al-Nosra, Daesh. Ces mêmes terroristes ont fait d'immenses dégâts dans le monde entier : aux Philippines à Londres, Bruxelles, Paris, Nice... partout.
L'Iran les combat. L'Iran, la Russie, la Syrie et l'Irak sont les seuls quatre Etats qui luttent, avec le renfort des Libanais du Hezbollah, contre le terrorisme dans la région. La soi-disant guerre américaine contre le terrorisme n'a rien donné jusqu'ici, à l'exception de dommages collatéraux et de pertes civiles.
Un Iran affaibli signifierait que Daesh aurait les mains libres. Les Etats-Unis soutiennent des groupes agissant par procuration dans la région et des groupes militants qui travaillent pour l'Arabie saoudite et d'autres alliés américains. Quelques anciens responsables américains comme Michael Flynn, John Kerry, Joe Biden et beaucoup d'autres ont admis que les Américains et leurs alliés formaient ces groupes, les finançaient et leur fournissaient des armes. Il n'y a rien de nouveau : l'Iran et la Russie ont rétabli une stabilité relative dans certaines parties de la Syrie, tandis que l'Amérique et ses alliés ne font qu'apporter de plus en plus de chaos dans la région.
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