Ex-secrétaire général adjoint de l’ONU : «Dès 1958, la vie des Irakiens a été brutale»

Ex-secrétaire général adjoint de l’ONU : «Dès 1958, la vie des Irakiens a été brutale»© Erik de Castro Source: Reuters
Les Irakiens déplacés lors des combats entre les forces irakiennes et Daesh.
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Les cas de torture en Irak sont la continuation de souffrances qui durent depuis des décennies. Une enquête impartiale et une approche multilatérale sont nécessaires, explique à RT l'ex-secrétaire général adjoint de l’ONU Hans-Christof von Sponeck.

RT : Au regard des informations venant d’Irak ces derniers jours, peut-on dire que la torture devient la norme dans ce pays ?

Hans-Christof von Sponeck (H.-C. v. S.) : Je dirais qu’une formule telle que «cela devient une norme» n’est pas tout à fait correcte. L’Irak est malheureusement un pays où, depuis son indépendance en 1958, ont eu lieu de nombreux cas d’abus de pouvoir, de cruauté, de torture – et ce que nous observons aujourd’hui est tout simplement la continuation de la vie brutale du peuple irakien.

RT : A été invoqué le fait que «de telles choses arrivent toujours au cours d'une guerre». Mais pourquoi cela a-t-il toujours cours malgré les différentes révélations et allégations ?

H.-C. v. S. : Le camp adverse va toujours se livrer à des allégations : votre côté a toujours raison, l’autre a toujours tort. Mais en ce qui concerne l’Irak, c’est différent : vous trouverez difficilement une région du monde en crise où la situation serait aussi ou plus complexe que celle à laquelle doit faire face l'Irak à l'heure actuelle. Vous avez tant de groupes divers et variés, les forces gouvernementales, les milices chiites, sunnites et kurdes, une participation étrangère... les Iraniens et les Syriens sont aussi impliqués.

RT : Pourriez-vous nous parler de la Division d'intervention d’urgence, qui agit sous l’égide des Etats-Unis ? Pourquoi leur permet-on de violer les droits de l’Homme ? Il y a même des images d'exécutions...

H.-C. v. S. : Soyons honnêtes ici et partons du principe que les seuls faits pour le moment à notre disposition sont que des gens étaient vivant il y a quelques jours, et qu'ils sont aujourd'hui morts. Qui est à blâmer, quel est le groupe impliqué... c’est beaucoup plus difficile à établir. Vous pouvez répliquer : «Attendez, ils ont été tués dans une certaine région, donc il s’agirait des forces gouvernementales, de Daesh ou d'un autre groupe.» Ça n'avancera à rien si l'on constate qu’il y a cruauté, violation du droit international et souffrances à Mossoul aussi bien que dans d’autres régions d'Irak.

On a vraiment besoin de créer un groupe indépendant pour mener une enquête, et, seulement après cela, on pourra commencer à accuser. Il ne faut pas, pour le moment, spéculer et pointer du doigt.

RT : Il ne s’agit pas de spéculations, nous considérons cela comme un fait. Il est facile de déclarer qu’une enquête impartiale doit être lancée sur les actions de la Division des interventions d’urgence, mais est-ce vraiment possible «en ces temps de guerre» ?

H.-C. v. S. : Une telle enquête est nécessaire. Quelle alternative avons-nous ? Nous continuons à accuser les uns les autres d'actes répréhensibles, mais nous n’avons aucune preuve qui nous permettrait de clore ce dossier. Je peux facilement dire qu’il faudrait lancer une enquête – mais il ne s'agit là que d'une seule partie d’une stratégie plus vaste qu’il faut suivre et qui implique aussi des négociations entre différentes parties.

Une question importante peut surgir s’il est soudain possible de négocier avec Daesh. Je dirais qu’il ne faut pas rejeter complètement cette idée : leur survie est en question, ils essaient de fuir de Mossoul. Ils sont peut-être prêts à mener des pourparlers. Mais il faut adopter une approche multilatérale, et essayer de s’assurer qu’il n’y aura plus d’images sordides dans les médias du monde entier.

Lire aussi : Près de 500 civils tués dans des frappes de la coalition contre Daesh

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