L'attaque informatique «sans précédent» qui a touché de nombreuses entreprises et organisations démontre une fois encore la nécessité de coopération internationale, indépendamment des différends politiques entre les pays, selon Neil Walsh de l'ONUDC.
RT : Certains craignent une deuxième vague de cyberattaque du rançongiciel qui a touché le 12 mai des ordinateurs partout dans le monde. Jusqu'où cela peut-il aller ?
Neil Walsh (N. W.): Le problème des rançons ou des cyberattaques est lorsque les gens arrivent au travail, ils mettent en marche des systèmes potentiellement instables, qui n'ont pas été mis à jour, non équipés des dernières technologies de sécurité. Ils ne savent probablement pas comment cette menace survient via leurs e-mails ou les pièces jointes, et il existe un danger de propagation. Cependant, je crois que l’attention mondiale accordée à cette attaque dans la presse aidera les gens à atténuer cette menace.
RT : Au moins 150 pays ont souffert de cette cyberattaque sans précédent. Peut-on faire quelque chose pour prévenir des attaques de ce genre en matière de coopération internationale ?
N. W. : Il n'y jamais assez de coopération internationale pour prévenir les cyberattaques et renforcer la cyber-sécurité. C’est précisément la niche de l’ONUDC. Nous réunissons les pays du monde entier, indépendamment de la politique et de la politisation, pour discuter de coopération et d’aide à la coopération internationale. Nous venons d’avoir une réunion très importante qui se focalisait notamment sur le renforcement de la coopération dans le domaine de la cyber-sécurité. Nous avons encouragé les pays à travailler ensemble au niveau des canaux d'application de la loi, tels que Interpol, Europol et à la coopération bilatérale pour atténuer ces menaces. Il y a toujours quelque chose à faire, et l’ONUDC est prête à accorder son assistance.
Dans le cas d’une attaque d’une telle envergure, il y a eu tant d’opinions publiques à s'exprimer qu’il est logique que les hommes politiques se réunissent pour résoudre le problème
RT : En commentant l'attaque, Vladimir Poutine a appelé à aborder le sujet de la cybersécurité au niveau politique le plus élevé. Pensez-vous que nous allons voir plus de coopération dans ce domaine dans le sillage de cette attaque massive ?
N. W. : Les forces de l’ordre du monde entier discutent des problèmes des rançongiciels depuis quelques années. Je crois que ce qu’ont dit Vladimir Poutine et d’autres hommes politiques attire l’attention politique nécessaire sur cette menace et notre objectif commun, celui de lutter ensemble contre elle et contre le crime organisé. A mon avis, dans le cas d’une attaque d’une telle envergure, il y a eu tant de réactions publiques qu’il est logique que les hommes politiques se réunissent pour résoudre le problème.
De telles menaces pourraient dans une certaine mesure être écartées, si le public savait à quoi une cyberattaque ressemble
RT : La cyberattaque Wannacry a-t-elle pu être écartée ? Comment ?
N. W. : Prévenir les cyberattaques et renforcer la sécurité, c’est la tâche principale de l’ONUDC. La sensibilisation du public est essentielle. Nous travaillons avec les forces de l’ordre, avec les procureurs, les juges, pour les aider à enquêter sur les crimes commis. Mais notre travail clé aujourd’hui consiste à aider les gens à comprendre la nature de la menace et l’atténuer.
De telles menaces pourraient dans une certaine mesure être écartées, si le public savait à quoi une cyberattaque ressemble et était extrêmement prudent en ouvrant ses e-mails, surtout ceux avec des pièces jointes inattendues. Chacun doit jouer son rôle pour prévenir les cyberattaques.
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