Le bombardement des forces gouvernementales syriennes par les Etats-Unis crée une situation dangereuse, souligne Bruno Gollnisch. Pour le député européen, il y a un parallèle historique avec la situation prévalant avant la Première Guerre mondiale.
RT France : L’armée américaine vient d’effectuer des frappes contre la Syrie. Pour vous, quel est le but de cette intervention ?
Bruno Gollnisch (B. G.) : Je m’interroge. Mais je suis quand-même très étonné, parce que cela va à l'encontre des engagements que Donald Trump avait pris pendant sa campagne. Cette intervention se fait sans mandat des Nations unies, elle fait des victimes innocentes et surtout, sans que l’on ait les précisions nécessaires sur les responsables de l'utilisation des gaz toxiques.
On commémore le centenaire de la Première Guerre mondiale mais il ne faut pas oublier comment elle a commencé
RT France : Une attaque pareille est-elle appropriée, vu qu’il n’y a pas eu de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ni d’enquête sur l’usage présumée des armes chimiques par les forces gouvernementales en Syrie ?
B. G. : C’est précisément cela qui me choque. Il faudrait au moins une enquête sérieuse, parce que je ne vois pas du tout quel aurait été l’intérêt du président Bachar el-Assad de déclencher ce genre d’attaque.
RT France : Pensez-vous que c’est la fin de la coopération entre la Russie et les pays occidentaux en Syrie ?
B. G. : Je ne sais pas trop, mais je vois qu’un certain nombre de gouvernements occidentaux s’alignent complètement sur la politique américaine. Je trouve que c’est une situation extrêmement dangereuse. On commémore le centenaire de la Première Guerre mondiale mais il ne faut pas oublier comment elle a commencé. La Russie a soutenu la Serbie, quand il y eu un attentat contre l’archiduc autrichien, puis l’Autriche et l’Allemagne sont entrées en guerre pour «punir» la Serbie. C'est comme cela que la guerre a éclaté.
RT France : Les risque de dérapages existent-ils ?
B. G. : Oui, c’est déjà un dérapage. Parce que le bombardement des forces armées gouvernementales d’un Etat, hors de toute procédure internationale et sans enquête, cela me paraît être une réaction extrêmement rapide, brutale et susceptible de comporter du danger.
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