«N'attaquez pas la Syrie !» : Donald Trump a-t-il oublié ses messages publiés sur Twitter en 2013 ?
L'armée américaine a effectué des frappes militaires contre une base aérienne en Syrie, sur ordre de Donald Trump. En 2013, le milliardaire avait pourtant inondé Twitter de messages virulents marquant son opposition à une intervention armée en Syrie.
En ordonnant des frappes militaires dans la nuit du 6 au 7 avril contre une base aérienne de l'armée syrienne, le président américain, Donald Trump, a opéré un revirement spectaculaire sur la question de l'intervention américaine en Syrie.
"US avait décidé de bombarder la #Syrie, #KhanSheikhoun a été un prétexte pour frapper la base militaire syrienne" https://t.co/ECHRvJ0u6ypic.twitter.com/VCfQciw0X7
— RT France (@RTenfrancais) 7 avril 2017
S'il n'était qu'un magnat de l'immobilier et une star de la télé-réalité en 2013, Donald Trump n'avait pas hésité à s'opposer avec fermeté à plusieurs reprises au président Barack Obama qui souhaitait intervenir en Syrie après des attaques chimiques qui avaient été imputées par les Etats-Unis aux troupes gouvernementales syriennes.
«Ce que je dis, [c'est qu'il] ne faut pas aller en Syrie», écrivait Donald Trump en septembre 2013. Désormais président, le milliardaire américain semble aujourd'hui faire en Syrie ce qu'il avait dénoncé durant le mandat de son prédécesseur, Bararck Obama.
What I am saying is stay out of Syria.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 septembre 2013
«Le président [Barack Obama] doit obtenir l'approbation du Congrès avant d'attaquer la Syrie. [Il commettrait] une grosse erreur s'il ne le faisait pas», déclarait-il en 2013. Quatre ans plus tard, donc, Donald Trump ordonnait des frappes contre la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate sans autorisation ou approbation préalable du Congrès américain.
The President must get Congressional approval before attacking Syria-big mistake if he does not!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 août 2013
Autre exemple : en 2013, Donald Trump écrivait en lettres majuscules : «Encore une fois, à l'attention de notre très insensé leader, n'attaquez pas la Syrie. Si vous le faîtes, des chose très graves arriveront et les Etats-Unis n'ont rien à gagner de ce combat».
AGAIN, TO OUR VERY FOOLISH LEADER, DO NOT ATTACK SYRIA - IF YOU DO MANY VERY BAD THINGS WILL HAPPEN & FROM THAT FIGHT THE U.S. GETS NOTHING!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 septembre 2013
En 2013, Donald Trump prophétisait une dégradation de la réputation de Barack Obama et des Etats-Unis en cas d'attaque en Syrie conduisant à la mort de civils innocents. Quatre ans plus tard et sous sa présidence, sa propre prédiction s'est réalisée puisque 19 personnes, dont neufs civils ont été tués lors des frappes américaines du 7 avril.
If Obama attacks Syria and innocent civilians are hurt and killed, he and the U.S. will look very bad!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 août 2013
«La seule raison pour laquelle le Président Obama veut attaquer la Syrie est de sauver la face après sa déclaration stupide sur la ligne rouge. N'attaquez pas la Syrie, occupez-vous des Etats-Unis», déclarait-il encore en 2013.
The only reason President Obama wants to attack Syria is to save face over his very dumb RED LINE statement. Do NOT attack Syria,fix U.S.A.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 septembre 2013
Donald Trump insistait même : «Président Obama, n'attaquez pas la Syrie. Il n'y a rien à gagner mais énormément à perdre. Gardez votre "poudre" pour un autre (et plus important) jour!».
President Obama, do not attack Syria. There is no upside and tremendous downside. Save your "powder" for another (and more important) day!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 septembre 2013
Le changement de cap de Donald Trump s'était également manifesté avec éclat lors d'une conférence de presse conjointe avec le roi Abdallah II de Jordanie, le 5 avril 2017 à la Maison Blanche.
Le président Donald Trump avait déclaré à cette occasion que son «attitude vis-à-vis d'Assad [avait] changé» depuis l'attaque chimique survenue le 4 avril à Khan Cheikhoun et imputée, sans preuves, à l'armée syrienne. Une semaine auparavant, l'ambassadrice américaine à l'ONU avait pourtant affirmé le 30 mars que Washington ne considérait plus le départ du président syrien Bachar al-Assad comme une priorité pour mettre fin au conflit dans le pays