Un véhicule a heurté plusieurs personnes dans le centre de la capitale suédoise, faisant au moins trois morts. L'expert militaire Kamal Alam explique comment on peut empêcher que de telles attaques ne se reproduisent.
RT : Une attaque meurtrière s’est produite dans la capitale suédoise. Les autorités parlent d'un attentat. Que peut-on dire à propos de la situation sécuritaire en Suède ? Comment les services de sécurité peuvent-ils empêcher ce genre d’attaques ?
Kamal Alam (K. A.) : C’est très difficile de prévenir ce genre d’attaques, presque impossible, car ces terroristes n’ont eu que peu d’entrainement et n’ont pas besoin de beaucoup communiquer. Cependant, je pense qu’il y a un élément stratégique qui manque ici : les pays européens doivent se décider à cesser de soutenir les groupes terroristes qui se battent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, car il y a définitivement un lien.
Il faut une coopération internationale, un échange des données de renseignement qui n’a pas lieu
RT : On voit souvent de telles attaques commises dans des Etats engagés militairement à l’étranger. Mais pourquoi la Suède a-t-elle été ciblée ?
K. A. : Je ne pense pas que la Suède a été visée en particulier – grâce à la facilitation du transport des personnes en Europe, il est très facile d’aller d’un pays à l’autre au sein de l’espace européen. Ainsi, il est également impossible de prévoir l’endroit dans lequel une attaque peut être menée. Cela n’a probablement rien à voir avec la politique étrangère menée par la Suède, mais le schéma reste le même : la plupart des attaques qui ont eu lieu au cours de ces deux dernières années ont été menées par des gens nés quelque part en Europe, voire même à l’étranger, mais pas sur les lieux [de leur naissance]. Donc cela n’est pas directement lié au pays attaqué.
L’Europe n’a plus de partenaires fiables en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient
RT : Comment peut-on éviter ce genre d’attaques à l’avenir ?
K. A. : Les terroristes vont toujours chercher des conflits à l’étranger pour justifier leur cause, même si celle-ci est injustifiable. Il faut une coopération internationale, un échange des données de renseignement qui n’a pas lieu. Avant 2011, il n’y avait que très peu de ces incidents. Après le printemps arabe et la déstabilisation complète de gouvernements et de services de renseignement très puissants – tel que le gouvernement égyptien de Hosni Moubarak, le gouvernement libyen, ou même le gouvernement syrien – qui fournissaient des données à l’Europe sur des menaces terroristes potentielles après les attaques du 11 Septembre. Maintenant, cela n’a plus lieu puisque l’Europe n’a plus de partenaires fiables en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient.
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