Il faut être sceptique face aux «fuites» venant de «fonctionnaires sans nom», indique l'ex-agent de FBI Coleen Rowley. La propagation de désinformation à travers «les journalistes proches de la CIA» est une pratique courante.
La réaction des médias aux soi-disant «fuites» sur les prétendus liens entre l’équipe de Donald Trump et la Russie montre le «surréalisme du moment», étant donné que les mêmes personnes qui réclament des poursuites, et même des exécutions, pour des lanceurs d'alerte connus, font maintenant les louanges de ces «fonctionnaires sans nom» qui provoquent des fuites d'information dont l'authenticité est douteuse, a déclaré à RT Coleen Rowley.
La motivation de la personne qui divulgue l’information est très importante
«Il est surréaliste qu'ils aient appelé à tuer et entamer des poursuites contre Chelsea Manning, Edward Snowden, Julian Assange et beaucoup d'autres lanceurs d'alerte. Beaucoup de gens les qualifiaient de traîtres. Ils étaient de fait de très bons lanceurs d'alerte», a expliqué Coleen Rowley, ajoutant : «Et maintenant, quand vous avez d'autres fuites, les mêmes personnes qui les considéraient comme des traîtres traitent [ces nouveaux lanceurs d'alerte] comme des héros pour avoir révélé ces informations.»
«La motivation de la personne qui divulgue l’information est très importante. C'est ce qui fait la différence entre un lanceur d'alerte et un dénonciateur ou même quelqu'un comme Scooter Libby qui livrait de fausses informations. Tout cela est devenu flou maintenant», a jugé l'ancien agent du FBI.
Les fuites sont des outils puissants dans la guerre de l'information qui est menée pour provoquer des guerres réelles partout dans le monde par une partie de l'establishment américain, en coopération avec le puissant complexe militaire, industriel et de surveillance qui a tout simplement besoin de vendre ses produits. La désinformation utile est couramment propagée via «les journalistes, qui sont proches de la CIA et d'autres hauts responsables», a encore estimé Rowley.
«L’aspect le plus pernicieux, c’est que, maintenant, c'est une guerre d'information orientée vers... plus de guerres. C’est exactement comme à l’époque où Scooter Libby s'est rendu au New York Times pour y planter de fausses informations sur l'uranium [de Saddam Hussein].»
Nous devons être capables de mesurer et d'analyser les vraies preuves qui existent
«Je pense que c’est le pire aspect de ce qu'il se passe, et ça se fait de différentes manières. Il faut réduire le niveau du secret, mais nous devons être capables de mesurer et d'analyser les vraies preuves qui existent. En ce moment nous avons des fuites, mais nous n’avons pas encore vu de documents. Le public ne connaît pas encore toute la vérité.
La situation est très alarmante, car les faucons de l'industrie militaire qui aspirent à la guerre ont formé une alliance contre nature avec les démocrates qui cherchent à se venger pour la défaite d'Hillary Clinton à l'élection présidentielle. Une telle alliance nuit à la sécurité internationale et à la structure du pouvoir aux Etats-Unis.
On peut se demander qui est réellement au pouvoir maintenant
«Nous vivons en ce moment une polarisation du gouvernement à Washington, une polarisation extrême. Les médias ont pris le parti des démocrates et de certains fauteurs de guerre néo-conservateurs. C’est vraiment une alliance inavouable», a affirmé Coleen Rowley.
«On peut se demander qui est réellement au pouvoir maintenant. Nous sommes censés avoir trois branches égales et séparés, mais c’est une bonne question de savoir si le pouvoir exécutif, l'administration de Trump, ou le législatif sont avec l'Etat profond, qui inclut également les médias. Je ne sais pas qui a réellement le pouvoir.»
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