Moscou prolonge le droit d’asile de Snowden refusant d’ «offrir» à Trump sa tête sur un plateau
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé «l’idéologie de trahison» dont fait preuve l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, en proposant que Snowden soit offert comme «cadeau d’investiture» à Donald Trump.
«L’essentiel de ce que ce responsable de la CIA propose, c’est une idéologie de trahison. Vous avez laissé échapper un mot, Monsieur Morell, et il est clair pour tout le monde que, au sein de votre agence, il est normal de présenter les gens comme des cadeaux et d'abandonner ceux qui ont besoin d'une protection», a lancé le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. C'est en ces termes qu'elle a répondu à l’appel lancé par l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui réclame l'extradition d'Edward Snowden aux Etats-Unis. Ce dernier, qui vit en Russie depuis bientôt trois ans, est accusé d’espionnage et de vol de biens de l’Etat américain. En rentrant chez lui, cet ex-contractant de la NSA risque une peine d'emprisonnement de 30 ans.
«Vous avez échoué à comprendre la Russie, Michael Morell», a constaté le porte-parole de la diplomatie russe. Pour Maria Zakharova, le plus drôle est que «l’ancien directeur adjoint de la CIA ne sait pas que le permis de séjour de Snowden a été prolongé pour quelques années supplémentaires».
Michael Morell a écrit dans un article d’opinion sur The Cipher Brief : «Le 20 janvier donne une opportunité excellente au président russe Vladimir Poutine d’offrir au président élu Donald Trump un beau cadeau pour son investiture : Edward Snowden. Je sais bien que la Russie n’a pas de traité d’extradition avec les Etats-Unis, mais je suis sûr que le président Poutine est assez créatif pour trouver un moyen dans son système judiciaire pour déporter Edward Snowden.» Selon les mots de l’ancien directeur adjoint de la CIA, cette mesure serait «dans les intérêts du président russe», car elle aiderait Donald Trump à «ignorer les activités antidémocratiques de Moscou en Russie et ses activités déstabilisantes à l’étranger».
Edward Snowden a divulgué en 2013 les programmes de surveillance de masse utilisés par des services de renseignement américains, la NSA en particulier. La Russie lui avait octroyé le droit d'asile, d'abord pour une année, puis trois ans pour expirer en 2017. Mais Maria Zakharova a confirmé que le permis de séjour en Russie de l'Américain avait été prolongé une fois de plus.
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