Il n'était jamais arrivé dans l'histoire américaine que le parti ayant essuyé une défaite à l'élection présidentielle cherche à rendre le pays ingouvernable et à le diviser pour nuire à la nouvelle administration, explique l'analyste Gregory Copley.
Le département d'Etat a annoncé qu'il autoriserait l'entrée aux personnes venant des sept pays concernés par le décret de Donald Trump, si elles ont des visas valables. Cette décision a été prise afin d'avoir une politique cohérente face à la levée temporaire, par le juge fédéral Seattle, des restrictions d'entrée imposées par Donald Trump.
En parallèle, la cour d'appel a rejeté la demande de l’administration Trump d'annuler cette décision du juge fédéral.
Donald Trump a exprimé sa colère au sujet de la décision du juge de Seattle, promettant de la faire annuler. Le président a qualifié la décision de ce juge «ridicule», estimant qu'elle privait le pays de l'application de la loi.
RT : Que pensez-vous de l’annonce du département d’Etat américain, selon laquelle il autorisera désormais l'entrée aux personnes venant des pays de la liste noire si elles ont un visa valable ?
Gregory Copley (G. C.) : En fait, c'est le département de la Sécurité intérieure qui a pris cette décision. La réalité est que nous sommes maintenant face à l’indignation et à la mésinterprétation de la part de ces mêmes personnes qui appelaient Donald Trump avant les élections de novembre à faire preuve de respect, de modération et de contrition une fois qu'il aurait perdu l'élection. Et le parti qui a essuyé défaite ne fait rien de tout cela.
Nous assistons à un changement profond dans la société américaine
La réalité est qu’il y a beaucoup de battage sur littéralement tout ce que dit Donald Trump. Donald Trump, quand à lui, ne mâche pas ses mots, et ses déclarations ont tendance à être provocatrices, fortes, touchant le fond de tout ce qu'elles concernent, faisant grand bruit et... l'indignation de la société dans son ensemble. La Californie et Seattle (Washington), sont des foyers de gauchisme urbain. C'était donc attendu : il n’y a rien d’étonnant dans tout cela. Franchement, beaucoup de personnes dans les 49 autres Etats voudraient la sécession de la Californie. Je pense qu'en réalité cela ne mènera à rien. Mais nous assistons à un changement profond dans la société américaine.
RT : Les politiques de Donald Trump semblent profondément diviser les Etats-Unis. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?
G. C. : Le parti démocrate et ceux qui soutiennent l’ancien président Barack Obama et Hillary Clinton vont tenter d'accumuler les provocations. Il n’y a aucun doute qu’ils cherchent à diviser le pays, ils font tout pour que Donald Trump n'ait pas le mandat pour diriger l'ensemble du pays. C’est sans précédent dans l’histoire américaine ; l'administration sortante et le parti ayant essuyé la défaite essaient de rendre le pays ingouvernable. C’est exactement ce qu’ils chercher à faire.
Ce que nous voyons aux Etats-Unis et en Europe occidentale c'est ce que nous avons vu à la fin de l'époque de l’Union soviétique
Ma conviction est qu’ils ne vont pas réussir. Ce que nous voyons maintenant à Washington, c'est un retour beaucoup plus rapide à l'approche «business as usual» qu'attendu. Nous voyons la mise en œuvre ou l’adoption de politiques de l'administration Trump qui auraient pu être celles de politiques de l’administration Obama, Clinton ou Bush. Mais dans la plupart des Etats la population dans son ensemble n'espère pas le retour à ce «business as usual».
Ce que nous voyons aux Etats-Unis et en Europe occidentale c'est ce que nous avons vu à la fin de l'époque de l’Union soviétique, quand les gens étaient fatigués par le mondialisme urbain. Les gens disent : «Nous voulons retrouver notre pays.» C’est ce que nous avons vu en Russie dans les années 1990, lorsque les Russes répétaient littéralement : «Assez de cette mondialisation, nous voulons retrouver notre pays.» Cela a désormais lieu en Grande-Bretagne, en Europe occidentale, aux Etats-Unis et ailleurs.
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