Le corridor d'évacuation pour les terroristes établi par les Américains, qui a fait encore plus de victimes civiles en Syrie, est un moyen de se venger du triomphe russe a Alep-Est, affirme le journaliste Adel Darwish.
RT : L’Etat islamique essayait depuis des années de prendre le contrôle de la base aérienne de Deir ez-Zor, et maintenant le nombre de ses combattants a augmenté. Pourrait-on dire qu’il y a un lien entre cela et la proximité de la ville irakienne de Mossoul ?
Adel Darwish (A. D.) : Bien sûr, il y a un lien. Le plan était de détruire l’Etat islamique. Quand ils [l’Etat islamique] ont pris Mossoul, c’était tout un coup de pouce pour eux ; c’était quand ils ont déclaré le califat. Alors, la reprise de la ville pourrait être un recul sur le plan émotionnel ; cela va les priver de leur propagande pour recruter les jeunes hommes musulmans.
Il faut démolir l’Etat islamique afin de retirer la source de lumière idéologique afin de les empêcher d’obtenir un autre ancrage ailleurs
Toutefois, si les membres de la coalition dirigée par les Etats-Unis avaient sérieusement l’intention d’éliminer l’Etat islamique, l’armée irakienne et les forces kurdes voulaient encercler Mossoul pour y détruire systématiquement des combattants.
Le président Obama et les Américains insistaient qu’on les laisse, et qu’on assure une voie d’évacuation pour eux afin de – selon leurs propres termes – d'«éviter les victimes parmi les civiles», en leur donnant la possibilité de sortir.
Ce qui s’est passé – on leur a assuré ce corridor d’évacuation pour aller en Syrie – à Raqqa et à Deir ez-Zor – et maintenant, il y a des civils à Deir ez-Zor qui souffrent… Sur le plan politique, vous devez démolir l’Etat islamique afin de retirer la source de lumière idéologique qui pourrait attirer d’autres à la cause et afin de les empêcher d’obtenir un autre ancrage ailleurs…
Ils veulent rendre la vie difficile pour la nouvelle administration, car elle pose en quelque sorte un geste amical à la Russie
RT : En décembre 2016, on a vu une série de frappes aériennes qui ont été effectuées par la coalition dirigée par les Etats-Unis non loin de la base aérienne de Deir-ez-Zor, mais aujourd’hui ils ne font rien. Pourquoi un tel changement ?
A. D. : Je crois que ça dépend de deux aspects. Le premier c’est le succès de l’alliance de l’armée russe et de l’armée syrienne – la reprise d’Alep-Est, ce qui est un échec pour les terroristes, ce qui n’a pas été bien accepté par l’administration d’Obama. Ils l’ont évalué comme la victoire des Russes. Ils ont observé comme s'organise les pourparlers de paix à Astana au Kazakhstan, en laissant de côté les Etats-Unis. Ils veulent se venger de la Russie, ce qui est un jeu très stupide.
Le deuxième aspect est lié à la politique intérieure américaine, parce que l’administration d’Obama est en partance. Nous verrons l’arrivée de l’administration de Trump dans deux jours. Ils veulent rendre la vie difficile pour la nouvelle administration, car elle pose en quelque sorte un geste amical à la Russie. Il faudrait laisser tout cela pour se concentrer sur la lutte contre le terrorisme, contre l’Etat islamique.
RT : Peut-on s’attendre à un changement de la politique avec l’entrée en fonction de l’administration de Trump ?
A. D. : Le président élu Donald Trump s’est engagé à lutter contre le terrorisme avec les services de sécurité qui le discréditent. On va voir avec le temps, s’ils lui laissent ou pas le faire.
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