Pour l'écrivain Alexandre Mendel, la politique des «portes ouvertes» de l'UE et l'absence des frontières intérieures mène à l'insécurité sur le continent européen en donnant de larges possibilités aux terroristes de commettre des attentats.
RT : Pourquoi cela a-t-il pris tant de temps de désigner en tant que suspect de l'attentat de Berlin le Tunisien Anis Amri ?
Alexandre Mendel (A. M.) : Je ne sais pas. C'est curieux qu’ils aient trouvé ses papiers d’identité dans le camion deux jours après l'attentat. C’est beaucoup, ils auraient pu les trouver bien avant.
RT : Quelles sont les chances de le retrouver ?
A. M. : Cela ne va pas être facile : l’Allemagne compte 83 millions d'habitants, et l'Union européenne a des frontières ouvertes. Il peut être en France en ce moment précis. Peut-être qu’il va s’attaquer à l’Italie… Nous ignorons où il est.
RT : Il y a eu de nombreux avertissements concernant un probable attentat en Europe. Comment se fait-il que les attaques se répètent ? Croyez-vous qu’en termes de sécurité quelque chose a changé depuis le massacre de Nice ?
A. M. : Cela a peut-être été inspiré par l’attentat de Nice, sur la Côte d’Azur, le 14 juillet, le jour de la Fête nationale. En fait, c’est une attaque très simple à réaliser : c’est plus simple de louer un camion que de se procurer une Kalachnikov, c’est bien plus simple de tuer des cibles faciles au marché de Noël que des soldats, ou [des gens] dans une synagogue ou dans une église. L’attaque qui s’est produite il y a deux jours à Berlin est peut-être la plus simple qui puisse avoir lieu dans un pays qui ne se défend pas. En France, en ce moment, tous les marchés de Noël sont sécurisés avec des barrières en béton armé. Ce n’est pas le cas en Allemagne. L’attaque qui s’est produite il y a deux jours a été la plus simple en deux ans d'attentats.
Nous devons arrêter cela et mettre en place des frontières en Europe
RT : Le suspect avait déjà été repéré pour ses liens avec l'Etat islamique. S'il était déjà connu des autorités, pourquoi ne l’ont-elles pas arrêté ?
A. M. : Ce n’est pas la première fois que cela se produit. De nombreux assaillants en France étaient connus des services de police avant qu’ils commettent les attaques. La surprise... c’est que nous ne devrions pas être surpris. C’est probablement le cinquième attaquant dont nous savions que son attitude représentait un risque pour les Occidentaux. Si vous savez qu’il est salafiste, comment faire face aux salafistes ? Les emprisonner tous ? Vous ne pouvez pas le faire à moins qu’ils n’envisagent ou ne commettent un attentat.
RT : Pensez-vous que les terroristes exploitent la politique allemande des «portes ouvertes» ?
A. M. : Il faut reconsidérer cette politique qui est une politique criminelle. Nous devons fermer nos frontières immédiatement. Actuellement vous pouvez passer d’Allemagne en France sans être inspecté. Où donc sur Terre pourriez-vous imaginer cela ? Peut-être que cet homme est en France en ce moment. Nous devons donc mettre en place des frontières en Europe.
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