Hollande à Calais : «Un meurtrier qui retournerait sur le lieu de son crime»

Hollande à Calais : «Un meurtrier qui retournerait sur le lieu de son crime»© THIBAULT VANDERMERSCH Source: AFP
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Calais devenant un lieu de pèlerinage, François Hollande et Nicolas Sarkozy l'utilisent dans le cadre de leur campagne électorale, estime le secrétaire général adjoint de Debout la France, Laurent Jacobelli.

RT France : Le fait que François Hollande, qui n’a pas visité Calais pendant cinq ans, s'y déplace maintenant est-il un signe qu'il est dans une logique de campagne électorale ?

Laurent Jacobelli : Oui, bien sûr. Il panique, parce que les Français se sont aperçus de la réalité, 10 000 clandestins qui vivent dans des conditions difficiles pour eux et qui créent des conditions difficiles pour les habitants de Calais. Alors, comme il y a le feu, il va sur place, mais c’est un peu comme un meurtrier qui retournerait sur le lieu de son crime. Puisque François Hollande, d’ailleurs comme Nicolas Sarkozy qui y est allé il y a une semaine, a tout fait pour que cette situation existe. Calais – c’est quoi ? C’est la preuve qu'il faut des frontières nationales surveillées. Sinon, tout le monde peut entrer dans notre pays. Et, comme tous ces clandestins sont entrés librement, sans être contrôlés dans notre pays, la France, ils se retrouvent sur notre territoire, alors qu'ils veulent aller au Royaume-Uni, qui lui contrôle ses frontières. Ils sont donc bloqués. Ainsi, on se retrouve à gérer des clandestins qui ne veulent pas vivre en France et qu’on va éparpiller sur tout le territoire en créant des mini-Calais un peu partout dans tous les départements français.   

Tout clandestin qui n’a pas le droit d’être en France doit être expulsé de France

RT France : François Hollande promet que la France ne sera pas un pays de campements, tout en insistant sur la création de plusieurs centres d’accueil de réfugiés en France. Y-a-t-il une contradiction ?

L. J. : Comme ce grand campement-là est très visible, il a créé de petits campements invisibles. On s'apercevra évidemment moins de 50 personnes, que de 7 000 ou 10 000. Mais cela ne résout pas le problème, cela le disperse et met la poussière sous le tapis. Le problème est toujours le même : il faut appliquer la loi. Tout clandestin qui n’a pas le droit d’être en France doit être expulsé de France, il ne doit pas être relocalisé dans un département, mais expulsé et renvoyé chez lui. 

Il faut briser l’accord de Schengen, en sortir, car on s’aperçoit qu’il est totalement inefficace

RT France : Vous parlez du rétablissement des frontières nationales. Est-ce possible dans la situation actuelle, dans le contexte de l’UE et des accords de Schengen ?

L. J. : Evidemment, non. Il faut briser l’accord de Schengen, en sortir, car on s’aperçoit qu’il est totalement inefficace. Ceux qui ont dit que les pays qui ont des frontières avec d'autres continents protégeraient toute l’UE sont idiots, absurdes, irraisonnés. Ils n’ont pas vu que cela voulait dire que c’est la Grèce qui va contrôler nos frontières, c’est Malte, les pays de l’Est, qui ont des situations économiques difficiles ? Bien sûr que non. Ils n’en ont pas les moyens. Maintenant, il faut que chaque pays contrôle ses frontières et ouvre les portes à qui il veut en fonction de son économie, de ses impératifs sociaux. C’est une politique sage et raisonnée. Est-il possible aujourd’hui de recréer les frontières nationales ? Tous les pays du monde, excepté l’UE, ont des frontières nationales, donc cela doit être possible. La France a vécu avec des frontières nationales jusqu’à il y a 20 ans. C’est donc tout à fait possible.

Le problème de François Hollande est qu’il ne gère aucun problème, il les cache ou les nie

RT France : Médecins du monde appellent François Hollande à sortir de la «logique gestionnaire» de la crise des réfugiés. Est-ce possible dans de telles conditions ?

L. J. : Médecins du monde est déjà très gentil envers François Hollande, parce qu’il parle de gestion de la crise migratoire, alors qu’il ne la gère pas du tout, il ne règle pas le fond du problème. Il fait du cosmétique, il cache donc le problème, en disant qu’on verra moins qu’il y a des migrants s’il n’y en a que 50 par département et qu’ils ne sont pas rassemblés à 10 000 à Calais. Le problème de cet homme est qu’il ne gère aucun problème, il les cache ou les nie.

La France n’est pas un hôtel, la France n’est pas un hôpital

Après, il y a tout un tas d’humanistes de salon qui continuent à croire que la France peut accueillir tous ceux qui souffrent dans tous les pays du monde, sans aucun contrôle, leur offrir à manger et des soins. Mais, je le répète, la France n’est pas un hôtel, la France n’est pas un hôpital. La France c’est une nation. Une nation c’est un groupe d’hommes et de femmes qui vivent ensemble selon leur culture, leurs règles et leur idéal commun. On ne peut donc pas accepter que tout le monde vienne chez nous sans contrôle. Tant que cette question-là ne sera pas reglée, j’estime que François Hollande, ou tout autre dirigeant, ne fait pas son travail. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy nous dit aujourd’hui qu’il faut casser les accords du Touquet, alors que c'est lui qui a signé ces accords lorsqu’il était président. Si la situation n’était pas aussi grave, cela donnerait vraiment à rire.

Calais est devenu aujourd’hui un lieu de pèlerinage

RT France : Le fait que François Hollande se déplace à Calais quelques jours après Nicolas Sarkozy, cela veut-il dire que le sujet de l'immigration devient un sujet clé de la campagne présidentielle 2017 ?

L. J. :  Oui, la question des flux migratoires va être un sujet central de cette campagne parce que les Français - avant les politiques - ont compris qu'il y a un problème grave, majeur. Cela va saper tous les fondements de notre société : c'est un problème économique lorsqu'on n'a plus d'emplois à offrir à six millions de Français, lorsque 700 000 Français qui travaillent doivent dormir dans leur voiture parce qu'ils n'ont pas de logement. Quand on est dans une situation comme ça, on ne peut pas offrir de travail et de logement à ceux qui arrivent. Deuxième point, il y a une question sécuritaire : on sait aujourd'hui que l'Etat islamique infiltre les filières de migrants clandestins pour qu'ils viennent dans tous les pays européens. Les services secrets le savent et le disent. Comment dans de telles conditions peut-on accepter l'accueil des réfugiés clandestins ? Troisièmement, c'est une question humanitaire. Il faut arrêter de croire que ceux qui souffrent de l'autre côté de la Méditerranée peuvent arriver en France du jour au lendemain et la vie sera belle.

Il faut dire la vérité : la France ne peut plus accueillir personne aujourd’hui si ce n’est les vrais réfugiés politiques

Tant que des associations continueront à faire croire ça à des pauvres gens, ils risqueront leur vie pour venir chez nous et verront que ce n’est pas la réalité. Il faut pour ces gens-là, tout comme pour nos concitoyens, qu’on arrête avec ce miroir aux alouettes, il faut dire la vérité : la France ne peut plus accueillir personne aujourd’hui si ce n’est les vrais réfugiés politiques. 

Calais est devenu aujourd’hui un lieu de pèlerinage. Sarkozy y est allé le premier, Hollande court derrière, ils vont tous faire le trajet. Mais aller voir la situation ce n’est pas la même chose que la régler. Et nous ce qu’on attend de nos dirigeants c’est qu’ils passent à l’action. 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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