Même pendant la période électorale, le public américain est tenu dans un black-out médiatique concernant toutes les informations qui pourraient gêner Hillary Clinton, affirme Lionel.
L'armée américaine a lancé des frappes aériennes contre un bastion de Daesh en Libye. Le groupe terroriste s’est implanté dans le pays livré au chaos après l'intervention dirigée par l'OTAN en 2011 qui a permis d’évincer Mouammar Kadhafi.
Dans le même temps, WikiLeaks a publié une nouvelle série d’emails d’Hillary Clinton. Dans l’un d’eux, un responsable du département d'Etat la félicite pour son travail sur la question libyenne à l’époque où elle était secrétaire d'Etat.
RT : Hillary Clinton a été félicitée pour son leadership et le fait qu’une coalition travaille en commun en Libye. Le département d'Etat s'est montré satisfait de ce travail. Est-il surprenant qu’on l’en ait remerciée ?
Lionel : Absolument pas. Ce qui n’est pas surprenant non plus, c’est l’absence totale de réaction de la part des médias américains grand public. Vous pouvez interrompre le discours d’un coup, mais personne ne se soucie de cela. Personne ne comprend non plus les répercussions actuelles de ces événements. Les Ted Baxters ou médias «chaussette marionnette» parlent sans cesse des Khan, parents d’un militaire tombé au combat, et des commentaires grossiers de Donald Trump. Nos médias sont à fond dedans, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Parce que nos médias servent à distraire. Qu’est-ce que cela signifie : les médias rendent désormais hommage à cette famille qui a perdu son fils qui combattait sous le drapeau américain en Irak. Et nous acceptons cela. Pourtant, comme je l’ai appris par WikiLeaks, nous sommes ici en présence de quelqu’un qui, théoriquement, d’après les accusations, exacerbe et perpétue, voire alimente ces mêmes guerres qui prennent la vie de braves soldats américains auxquels nous faisons des louanges et que nous regrettons plus tard. Même cela passe sous le regard des médias américains, parce que cela pourrait détourner l’attention et embêter Madame Hillary.
Les médias principaux des Etats-Unis n'utilisent jamais de carte
RT : A quel point est-il probable que cette récente divulgation d'emails affectera la campagne présidentielle de Hillary Clinton ? Beaucoup de gens sont concernés par ses actions en Libye. Les problèmes s’accumulent mais elle est toujours en tête des sondages.
Lionel : Je ne sais pas où sont les gens que cela préoccupe. Parce qu’il y a une règle ici : quand il s’agit d'un territoire qui est soit hors des frontières ou de la «géographie contiguë» des Etats-Unis, toute compréhension, inquiétude et attention disparaissent. Les médias principaux [des Etats-Unis] n'utilisent jamais de carte... Donc, il se trouve que nous sommes dans la situation où le responsable du département d'Etat – d’après ces e-mails – exacerberait le problème, voire encouragerait le terrorisme contre lequel nous luttons avec vigueur, et il se trouve que cette personne est candidate à la présidence.
Je ne sais pas de quelle substance nos médias ont-ils besoin pour se réveiller. A l'heure actuelle, chacun semble avoir pour intention ultime de faire tout ce qui est dans son pouvoir pour détourner toute l’attention du public de la personne d’Hillary Clinton pour mieux embarrasser Donald Trump, dans la mesure du possible. C’est un mouvement en continu : «Allons gêner Donald Trump». Nous sommes dans un silence radio et médiatique, nous sommes dans une période de blackout artificiel et... de nombreux citoyens américains n’ont pas la moindre idée ou préoccupation quant à ce qu’on ne leur dit pas en période électorale. Nous pleurons et nous prions pour ces courageux hommes et femmes américains qui ont donné leur vie pour lutter contre le terrorisme, mais ce qui cause, exacerbe, alimente, finance et promeut le terrorisme… Cela ne nous intéresse pas. Allez comprendre !
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