Mener des opérations sans coordination avec le gouvernement syrien et l’armée au sol font de ces crimes un peu plus qu’une simple négligence, estime Daoud Khairallah, professeur de droit international à l’université de Georgetown.
Les autorités américaines et françaises ont été très critiquées pour les dernières frappes aériennes menées en Syrie, qui ont tué énormément de civils. L’incident a causé l’indignation des deux camps du conflit syrien.
Après l’incident, les forces d’opposition syriennes ont appelé à la suspension de la campagne aérienne menée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique en Syrie. L’Armée syrienne libre, soutenue par l’Occident, figure parmi les groupes d’opposition qui condamnent ce qu’ils appellent un «massacre choquant».
Des dizaines d’autres factions d’opposition déclarent également que la lutte contre le terrorisme ne peut justifier ces crimes.
Les opérations des membres de la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie sans l’approbation du gouvernement syrien sont une violation très claire du droit international
RT : Maintenant que les groupes d’opposition soutenus par l’Occident ont appelé à la suspension des frappes aériennes menées par la coalition internationale sous l’égide des Etats-Unis, pensez-vous que cela va avoir un impact sur la coopération de ces groupes avec l’Occident dans la région ?
Daoud Khairallah (D. K.) : J’ai fait trois observations concernant cette série d’incidents. En premier lieu, les opérations des membres de la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie sans l’approbation du gouvernement syrien, sont une violation très claire du droit international, de la souveraineté de la Syrie et de son intégrité territoriale. En deuxième lieu, le risque que de telles opérations fait courir, comme nous l’avons vu sont les conséquences d’une grave violation des lois de la guerre et des lois humanitaires. Mener ces opérations sans coordination avec les acteurs qui connaissent la situation au sol, en particulier la présence de civils et celle des forces combattantes, représente un peu plus qu’une simple négligence. C’est un entêtement qui a de graves conséquences. Enfin, cet incident sème le doute quant à cette déclaration du chef de la coalition : «Nous prenons toutes les mesures quand nous choisissons nos cibles pour éviter ou minimiser les pertes civiles ou les dommages collatéraux.» Vraiment ?
Quand les médias américains se réveilleront et tiendront leur gouvernement pour responsable, on pourra s’attendre à une réaction de la communauté internationale
RT : Ce n’est pas la première fois que des civils meurent dans des frappes aériennes. La campagne menée par l’Occident a du mal à stabiliser le Moyen-Orient. Pensez-vous que l’Occident considère désormais collaborer avec Assad ?
D. K : Cela va dépendre tout d’abord de la réaction des médias américains. Quand les médias américains se réveilleront et tiendront leur gouvernement pour responsable, on pourra alors s’attendre à une réaction de la communauté internationale et des alliés européens des Etats-Unis, en plus d’organisations puissantes comme les Nations unies, des organisations qui décident de qui va régler ces querelles et recourir à la force de façon appropriée quand cela est nécessaire.
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