Pour l'économiste Jacques Sapir, le fait que José Manuel Barroso ait été embauché par Goldman-Sachs n'est pas aussi préocuppant que la haine de la démocratie qu'il a manifestée alors qu'il était président de la Commission européenne.
L’Union européenne est simplement un instrument de la «haute finance» américaine
Monsieur Barroso s’est fait embaucher par Goldman-Sachs, et cela a fait scandale. Certains ont trouvé étonnant que l’ancien responsable de la Commission européenne aille se vendre à une banque d’affaires américaine. Ce qui peut susciter l’étonnement est plutôt leur étonnement. Car, les relations incestueuses des grands responsables européens avec les grandes banques d’affaires ne datent pas de hier, ni d’avant-hier. De fait, qu’il s’agisse de Mario Monti, ancien responsable de la Commission et ancien Premier-ministre italien, de Mario Draghi, ci-devant Président de la Banque centrale Européenne, de Lucas Papademos, nombreux sont les dirigeants qui ont été élevés dans l’écurie Goldman Sachs ou qui retournent dans le giron de cette banque. Plutôt que de se scandaliser, avec retard et sans grands effets, il eut mieux fallu empêcher cela, et considérer que – si l’Union européenne doit être indépendante de la finance américaine – un mur d’airain devait être dressé entre ces mondes. Mais peut-être, en vérité, ne l’a-t-on pas voulu. Peut-être bien que l’Union européenne est simplement un instrument de la «haute finance» américaine. D’ailleurs, n’est-ce pas cette même Goldman Sachs qui avait aidé le gouvernement grec à maquiller ses comptes en 2001, et ce au su et au vu de Bruxelles ? Si telle est la vérité, alors il n’y a pas de quoi se scandaliser de l’attitude d’un Barroso aujourd’hui et d’un autre, pourquoi pas Moscovici, demain. L’indignation de certains, comme l’éditorialiste du journal Le Monde, est donc mal placée. Il faudrait réfléchir à ce qu’a été depuis 15 ans l’UE pour les peuples européens. Mais que voulez-vous, et pour plagier feu le regretté Jacques Brel, «chez ces gens là, Monsieur, on ne pense pas, on compte..».
Il est cependant intéressant de lire ce que dit, et ce que pense, Juan-Manuel Barroso. Le discours qu’il prononça au début du printemps 2014 en Californie, à l’université de Stanford est, à cet égard, parfaitement exemplaire de l’imaginaire du personnage, et avec ce dernier de nombreux parmi les dirigeants européens. On a eu tendance à railler son manque (évident) de charisme. C’est oublier que le charisme n’est une qualité indispensable que dans un univers où les décisions sont prises par des dirigeants identifiables et (si possible…) élus. Mais, quand la décision est prise par une bureaucratie anonyme, cette qualité s’avère en réalité un défaut. Barroso est donc très représentatif et en un sens exemplaire de l’idéologie de l’Union européenne. Au-delà, dans ce discours sont exprimées une série de notion d’une importance toute particulière.
L’imaginaire d’un rentier
La première idée importante, et qui est exprimée sous l’aspect anodin d’une simple constatation, d’une «évidence», est celle d’un monde complètement dominé par les différents marchés. Cette métaphore n’est pas sans intérêt. C’est celle d’un monde sans aspérité, une «terre plate». On est donc dans un monde uni-dimensionnel qui ne connaît pas de géographie, comme il ne connaît pas d’histoire. C’est en fait l’image même qui est utilisée dans les versions les plus caricaturales de la théorie néoclassique en économie.
La neutralité de la monnaie, hypothèse centrale de la Théorie de l’équilibre général, est loin d’être cohérente
La Théorie de l’équilibre général a été constituée par un coup de force théorique de la part de Léon Walras, qui postula que l’on pouvait considérer l’économie comme un ensemble de marchés interdépendants à l’exception de toute autre situation. Par ailleurs, la base même du raisonnement néoclassique repose sur la capacité pour les agents d’attribuer des valeurs monétaires à la totalité de leur environnement. Mais, dans le même temps, la monnaie est considérée comme parfaitement neutre dans l’économie néoclassique et elle est évacuée de la discussion par le biais de la Loi de Walras. Or, un échange monétaire n’est pas assimilable à du troc pour une raison essentielle : l’existence d’une asymétrie d’information entre le producteur-vendeur et l’acheteur. L’évaluation monétaire de la valeur du bien est réputée limiter le problème d’asymétrie. Dans un travail aujourd’hui relativement ancien, mais qui reste sous certains égards inégalé, Jean-Michel Grandmont apporte des arguments qui remettent sérieusement en cause cette perspective. Il montre en particulier que le refus de prendre en compte la possibilité d’états de déséquilibre stable, refus justifié au nom de l’effet de richesse, implique soit une forme directe d’état stationnaire soit un ajustement instantané et entièrement prévisible. Celà conduit à exclure toute situation d’incertitude du domaine de l’économie. Même dans une situation de prix parfaitement flexibles, un équilibre n’est pas obtenu. Il faut cependant ajouter que la position de Grandmont reste fermement située au sein d’un univers qui serait complètement probabilisable.
La neutralité de la monnaie, hypothèse centrale de la TEG, est donc loin d’être cohérente. Elle est de plus incompatible avec le principe de dichotomie (soit les prix relatifs se forment dans le secteur réel et sont insensibles aux variations monétaires) si l’on raisonne avec des effets d’encaisses réelles et sous la Loi de Walras. La neutralité de la monnaie ne résiste pas à l’introduction d’hypothèses même moyennement réalistes quant au comportement des agents. Ce qui pourtant convainquit des économistes à se tourner vers cette approche fut son caractère totalisant. Pour la première fois on disposait d’un système à la fois global et cohérent d’explication de l’économie, où cette dernière n’avait d’autre référence qu’elle-même. Tout ce qui constituait des aspérités du monde réel, l’existence d’organisations, de nations, de classes sociales, disparaissait. Il ne restait plus que l’économie comme ordre suprême, dans un mécanisme ou elle s’auto-définit elle même. C’est exactement cette vision, il faut bien dire délirante, que reprend Juan-Manuel Barroso. Délirante, certes, mais qui permet de justifier la politique de la BCE et surtout l’ouverture à la dérégulation financière de l’UE. Tiens donc, comme c’est curieux…Car, les apôtres de cette dérégulation financière furent sans conteste les économistes de Goldman Sachs.
Le jeune Barroso défendait la dictature du prolétariat ; celui qui entre à Goldman Sachs après avoir sévi en Europe a abandonné le prolétariat, mais conservé la dictature
La rencontre des contraires
Cette vision, en réalité, c’est la vision du rentier, comme l’avait montré, dès le début du XXème siècle, Nicolas Boukharine. En ce sens, un certain le marxisme, même s’il se présente comme une critique de l’économie politique classique, entretient des liens importants avec la tradition qui émerge au XVIIIème siècle. Et, dans cette tradition, la démarche de Walras occupe une place importante à la fin du XIXe siècle. De fait, un certain marxisme, qui oublie l’histoire, la géographie, et tout ce qui fait la complexité des sociétés humaines, se retrouve de concert avec la pensée de Léon Walras pour défendre une vision mathématique et unidimensionnelle des sociétés. Ce marxisme, aussi réducteur que le sont les pratiques des Jivaros sur les têtes de leurs ennemis, c’est l’idéologie dans laquelle a baigné le jeune Barroso quant il eut des faiblesses pour un mouvement maoïste portugais, le MRPP. Il est donc moins étonnant qu’il pourrait paraître qu’il se soit rallié à cette idéologie, et il faut bien le dire aux gras émolument qu’elle peut engendrer quand on a les bons contacts. Le jeune Barroso défendait la dictature du prolétariat ; celui qui entre à Goldman Sachs après avoir sévi en Europe a abandonné le prolétariat, mais conservé la dictature.
On peut demander quelles sont donc l’économie et la société que nous décrivent les diverses variantes de la Théorie de l’Équilibre Général de Léon Walras. En effet, le «réalisme» n’est pas, on l’a vu, le point fort de cette théorie. Non au sens d’un rapport étroit à la réalité, que l’on n’a pas à attendre d’une théorie, mais à travers la construction de concepts et d’idéaux-types dont il est facile de montrer qu’ils n’entretiennent que des rapports des plus ténus avec le monde réel. Pourtant, ce sont les possibilités de généralisation que cette théorie offre qui ont constitué ses atouts les plus forts. Ils permettent de comprendre comment celle-ci a pu se constituer en «théorie standard» en économie. En un sens, le succès de cette théorie est une victoire de la forme sur le fond. On comprend alors son pouvoir de fascination sur les économistes, pouvoir qui fut renforcé par l’élaboration d’une formulation moderne de son axiomatique par Arrow et Debreu. Pourtant, à travers l’exploration des différentes dimensions de cette théorie, le mécanisme de coordination, le rapport au temps, et les hypothèses sur la nature des flux et des acteurs, se dévoile son incapacité à penser réellement la décentralisation, c’est-à-dire le fait que des actions qui font sens pour la société sont initiées de manières séparées et indépendantes. Il y a ici un paradoxe fondamental de la science économique contemporaine, qu’il est illusoire espérer dépasser à travers une surenchère dans la formalisation mathématique.
Barroso, et ses semblables, apparaissent idéalement placés pour faire entrer de gré ou de force, et plus par la force que par le bon gré, la réalité dans le moule qui convient le mieux aux activités financières.
Ceci renvoie aux legs d’une tradition mécaniste qui a lourdement pesé sur les fondateurs, y compris A. Smith, de l’économie politique moderne, mais dont les aspects néfastes n’ont véritablement éclaté qu’avec la constitution de la TEG en «théorie standard».
La Théorie de l’équilibre général émerge comme la position naturelle de la majorité des économistes. Chalmers Johnson, grand spécialiste de l’économie japonaise, a ajouté perfidement que la proportion des économistes américains couronnés par ce prix était corrélative au déclin de l’économie américaine. Sous cette pointe polémique se cache un problème bien réel. La force de cette théorie tient tout autant de sa capacité socialement normative liée à sa prégnance dans les institutions académiques qu’à sa capacité à répondre ou à intégrer les critiques qui lui sont faites. Confrontée à de nouveaux débats, dont par exemple celui sur l’organisation, la Théorie de l’équilibre général perd progressivement sa cohérence. Ce processus accélère ses tendances latentes à se transformer en un pur discours normatif, au détriment de ses fonctions descriptives, prédictives ou interrogatives. On assiste alors à la constitution de la cette théorie économique en une orthodoxie au sens religieux du terme, avec tous les raidissements idéologiques et politiques que cela implique. Ce glissement du champ de la spéculation scientifique à celui du contrôle idéologique, au sens d’une tentative de normer les représentations de la réalité, est certainement l’indice le plus sur que la Théorie de l’équilibre général s’est transformée en une simple idéologie et n’a désormais plus rien de scientifique. Et c’est cela qui intéresse les banques, et Goldman Sachs au premier lieu. Barroso, et ses semblables, apparaissent idéalement placés pour faire entrer de gré ou de force, et plus par la force que par le bon gré, la réalité dans le moule qui convient le mieux aux activités financières.
Une soumission sans faille à la mondialisation
La mondialisation est alors présentée par Barroso dans son discours de Stanford comme un «contexte» mais non comme un objectif. Mais alors d’où vient ce contexte ? Existerait-il des «forces» surhumaines qui seraient en mesure de façonner le monde ne nous laissant plus à nous, pauvres humains, qu’une simple tache d’adaptation ? Que signifie donc cette «naturalisation» de l’Histoire ?
La mondialisation a été porteuse de bien des passions, souvent contradictoires. Elle a été adulée par les uns, tout comme elle fut, et elle reste, vilipendée par les autres. Elle a eu ses thuriféraires comme ses opposants acharnés. Le monde a connu bien des épisodes de flux et de reflux dans les liens économiques et financiers. Rien de plus normal que l’on assiste à un certain retour au cadre national. Il est en effet clair que la mondialisation n’est plus «soutenable». Elle commence à poser des problèmes, qu’ils soient sociaux, écologiques ou mêmes politiques, tout à fait dramatiques dans nombre de régions du globe. La mondialisation s’est avérée incapable d’aider les pays en voie de développement, en dehors de ceux qui ont maintenu des politiques nationales très développées. Bien loin d’avoir promu l’intérêt général ou l’intérêt des plus pauvres, elle a été au contraire un moyen pour «tirer l’échelle» sur laquelle voulait monter les pays en développement. Il n’en reste pas moins que la question de la raison de la mondialisation est posée. Elle a été une puissante arme dans les mains des dominants pour tenter de reprendre tout ce qu’ils avaient concédé des années 1950 aux années 1970. La mondialisation a conduit à de profondes régressions sociales dans les pays développés. De ce point de vue, elle apparaît comme une politique qui «appauvrit les pauvres des pays riches et enrichit les riches des pays pauvres».
Nous sommes aujourd’hui confrontés à un basculement de paradigme dont on ne sait certes pas encore ni le temps qu’il prendra, ni les formes qu’il adoptera, mais dont chaque jour nous voyons de nouveaux signes.
Pour atteindre ses buts, il fallait cependant la présenter comme un processus naturel et il fallait mettre en scène les différentes figures de l’impuissance de l’Etat. Le passage progressif à la mondialisation a ainsi permis de faire passer, dans les principaux pays européens, les mesures destinées à faire baisser, en termes relatifs ou absolus, les salaires et surtout les salaires d’ouvriers. Ceci a été présenté comme le produit d’une évidence, d’une sorte de «loi de la nature». Il n’y avait pourtant rien de «naturel» à cela. Les transformations du cadre d’insertion international sont bien le produit de politiques, et ces politiques sont en réalité menées par les Etats. Mais, par l’illusion d’une «contrainte extérieure» s’appliquant hors de toute politique, et cela même alors qu’elle en est le produit direct, ce discours a produit un mécanisme progressif d’acceptation des mesures qui étaient ainsi préconisées. On perçoit mieux maintenant ce à quoi tend le discours de personnes comme Barroso. Construisant le mythe d’une mondialisation-contexte, il vise à en faire oublier les objectifs.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à un basculement de paradigme dont on ne sait certes pas encore ni le temps qu’il prendra, ni les formes qu’il adoptera, mais dont chaque jour nous voyons de nouveaux signes. C’est pourtant le moment que choisit Barroso pour s’en faire le chantre. L’Union européenne telle qu’elle existe, a toujours été le fer de lance de cette mondialisation. Ici encore, il faut y voir tant le poids d’une idéologie que celui d’intérêts économiques bien structurés au sein d’une partie de la classe dominante.
L’Union européenne s’est ainsi jetée tête baissée dans un processus d’ouverture au libre-échange généralisé. On connaît le mot de Jacques Delors : «L’Europe protège mais n’impulse pas». Il contient en réalité un double mensonge. L’Europe n’a jamais protégé et elle impulse, en réalité, et souvent dans des conditions d’une totale opacité, ce processus de mondialisation. En fait, dès le début des années 1990, l’Europe s’est progressivement transformée en «meilleure élève» de l’ouverture avec des conséquences importantes sur ses salariés. Loin d’être ainsi un contexte, il s’agit bien d’un objectif pour l’UE, et par voie de conséquence pour monsieur Barroso. On peut le constater avec les négociations des traités CETA et TAFTA que l’UE continue de mener dans la plus totale obscurité.
La haine de l’Etat-Nation
Mais Barroso ne se contente pas, dans son discours, de faire l’apologie du monde «tel qu’il est» parce que c’est celui dont il profite. Il profère des menaces et se risque à des prophéties apocalyptiques dans le cas où l’on remettrait ce monde en cause. En même temps qu’il cherche à effrayer son auditoire, ou son lecteur, Juan-Manuel Barroso présente une alternative, et c’est là que se dévoile le fond de sa pensée. L’Europe, définie comme l’Union européenne, ce qui n’est ni sans conséquences ni sans soulever un certain nombre de questions, est alors présentée comme étant «ni un super-Etat, ni une organisation internationale». Elle serait, au contraire, un projet «sui-generis», qui résulterait de la libre volonté des Etats de mettre en commun leur souveraineté afin de résoudre des problèmes communs. Barroso sombre ensuite dans l’autosatisfaction et décerne à l’UE des louanges dont, à regarder les dernières élections européennes, on peut penser qu’elles ne sont pas partagées. L’Europe «…a été un petit laboratoire de la mondialisation, un incubateur de la coopération internationale et d’une gouvernance à plusieurs niveaux pour plusieurs décennies. Et je suis heureux de dire qu’elle a été une expérimentation très réussie». Entre un avenir qui se présente comme radieux et des alternatives lourdes de menaces ; comment ne pas choisir ? Il est dommage que Monsieur Barroso n’ait pas demandé leur avis aux Grecs, aux Portugais, aux Espagnols et aux Italiens. De fait, les Britanniques ont donné leurs avis sur cette question, et ce fut très clair ! Il convient alors de défendre à tout prix le modèle d’ouverture extrême qui caractérise l’UE. A cet égard, une autre citation du même discours est très révélatrice : «Mais, mettre en cause notre modèle de régionalisme ouvert reviendrait à mettre en cause l’existence même de l’Union Européenne.»
En affirmant péremptoirement que l’UE est un projet sui generis, Barroso et ses confrères s’exonèrent de tout contrôle démocratique et enterrent ainsi le principe de souveraineté nationale, mais sans le remplacer par un autre principe
Décryptons le discours. L’Union européenne n’est pas un «super-état», bien entendu. Ce simple concept doit faire frémir d’horreur tout Bruxelles et jeter les habitants du Berlaymont dans des transes d’effroi. En fait, se situant dans un «entre-deux», Barroso, et avec lui les différents bureaucrates européens, espèrent bien être quittes de l’interrogation en démocratie, désormais récurrente à propos de l’Union européenne. L’UE n’est pas un «super-Etat» ? Fort bien, on n’a donc pas à faire la démonstration qu’il existe un «peuple européen», ni à mettre ces institutions sous le contrôle d’une souveraineté populaire. Mais l’UE n’est pas, non plus une «organisation internationale». Ce point est important. Si l’on considère que l’UE est bien une organisation internationale, alors le droit de coordination l’emporte sur le droit de subordination. Les décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité des Etats participants et le contrôle de la souveraineté populaire se recompose, certes de manière indirecte, mais tout à fait réelle. En affirmant péremptoirement que l’UE est un projet sui generis, Barroso et ses confrères s’exonèrent de tout contrôle démocratique et enterrent ainsi le principe de souveraineté nationale, mais sans le remplacer par un autre principe. C’est le fait du Prince dans toute sa nudité, certes caché dans une formule dont Jean de La Fontaine apprécierait l’hommage (involontaire) à sa fable de la Chauve Souris et des Deux Belettes : «Je suis Oiseau : voyez mes ailes ; Vive la gent qui fend les airs !…. Je suis Souris : vivent les Rats ; Jupiter confonde les Chats». De fait, j’avoue que je n’aime pas la version politique de ces petits animaux.
Cette volonté farouche de faire disparaître du champ politique le principe de la souveraineté ne peut se justifier que par une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie.
Voilà donc ce qui se cache derrière Monsieur Barroso, et quelques autres. Une haine farouche, hystérique, de la démocratie parce qu’elle peut remettre en cause, à tout instant, leurs prébendes et leurs privilèges. Après tout, que Barroso et ses amis aillent à Goldman Sachs n’est pas un problème. Ce qui l’est, c’est ce qu’ils ont fait quand ils étaient aux commandes de l’Union européenne. Alors, qu’ils aillent donc à New York ou au Diable de Vauvert ; et qu’ils y restent ! Car, ce qui les attend en Europe, c’est vraisemblablement une pique et leur tête au bout.
Du même auteur : La fin de l’européisme
Source : russeurope.hypotheses.org
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