Les médias manipulent l'opinion publique américaine pour la convaincre de soutenir la présence des Etats-Unis au Proche-Orient, estime Daniel McAdams, directeur exécutif de Ron Paul Institut.
Un homme a été tué le jour de la fête nationale des Etats-Unis, au moment où il essayait d’actionner sa veste explosive à l'extérieur du consulat américain à Djeddah, Arabie Saoudite.
Le même consulat a été la cible d'un attentat terroriste en 2004. Des hommes armés ont pris d'assaut les locaux, tuant quatre agents de sûreté et cinq membres du personnel consulaire.
Près de 20 personnes ont été pris en otages avant que les forces saoudiennes de sécurité aient pu accéder au bâtiment, abattant trois assaillants et en arrêtant deux autres.
Je pense que cela va atteindre un paroxysme
RT : Quelle est la signification du choix du moment de l'attentat, étant donné qu’il s’agissait là de la fête nationale américaine, le Jour de l’Indépendance des Etats-Unis ?
Daniel McAdams : Je crois que c'est très important, car l'idée principale du terrorisme est d'avoir un impact psychologique sur les gens, de les pousser à faire quelque chose pour laquelle ils n'ont probablement aucune motivation normalement. Du coup, le fait que cela se passe le Jour de l'Indépendance a une grande importance à mon sens. Par contre, cette semaine a été celle du terrorisme le plus violent, du Bangladesh à l’Irak en passant par la Turquie également. La tension est donc en train de monter, et il est difficile d'en définir la cause, mais je crois que le but est de mobiliser l'opinion publique.
RT : La semaine dernière a vu une vague d'attentats terroristes dans le monde entier. A votre avis, se rythme-là va être maintenu ou peut-être même intensifié ?
D. M. : Je pense que cela va atteindre un paroxysme. Nous apprenons que les Etats-Unis ont essayé de parvenir à un accord sur la Syrie avec la Russie. Le plan américain de faire en sorte que son armée de substitution renverse le régime de Bachar el-Assad a certainement subi un échec. Maintenant ils cherchent des moyens et des modèles différents pour atteindre ce but, et cela est peut-être en grande partie lié à ce qui est en train de se passer. Les Etats-Unis manipulent l'opinion publique américaine pour la convaincre de soutenir la présence des Etats-Unis au Proche-Orient. Les médias américains décriront les attentats terroristes de manière à faire que les gens se disent : «Si seulement on y restait plus longtemps, si seulement on était encore en Irak, ces bombardements n'auraient pas eu lieu». Et c'est absolument faux.
Le Département d'Etat de Hillary Clinton éclipserait peut-être celui de l'administration de George W. Bush en matière d'interventions extérieures et d'amour de la guerre
RT : C'est une des rares attaques qui a été arrêtée avant de causer des dommages. Pensez-vous qu'elle a été mal planifiée ou que le monde est mieux préparé ?
D. M. : Vous pouvez être conspirationiste et considérer que l’effet a déjà été atteint. L'idée que le consulat américain à Djeddah puisse faire, à nouveau, l'objet d'un attentat, si c'était vraiment le cas, produirait un grand effet même si des gens n'étaient pas tués. La question Hillary Clinton est aussi très importante, parce que, par exemple, nous assistons depuis quelques semaines à une sorte de petite révolte au sein du Département d'Etat, les néoconservateurs disant qu'il est temps de commencer à attaquer Bachar el-Assad. Et je crois qu’il y a toutes sortes de manœuvre pour les positions au sein du Département d'Etat de Hillary Clinton [si elle est élue], qui sera beaucoup plus fort, beaucoup plus actif à l'étranger et éclipsera peut-être celui de l'administration de George W. Bush en matière d'interventions extérieures et d'amour de la guerre.
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