Il faut respecter la volonté du peuple britannique de quitter l'UE, s'il a l’opportunité de s’en remettre à lui-même plutôt qu'au parlement, estime Daniel Kawczynski, parlementaire conservateur britannique.
Le Premier ministre britannique démissionnaire David Cameron a indiqué mardi qu'il souhaitait un divorce «constructif» avec l'UE après le référendum de la semaine dernière sur le Brexit et espérait qu'ils garderont «les liens les plus proches possibles» quand Londres aura quitté le bloc.
«La Grande-Bretagne quittera l'Union européenne, mais je voudrais que le processus soit le plus constructif possible et j'espère que le résultat pourra être le plus constructif possible», a indiqué David Cameron en arrivant à Bruxelles pour le sommet de l'UE, bien évidemment dominé par l’actualité du Brexit.
C'est dans les intérêts des deux parties d'avoir des relations post-Brexit mutuellement respectueuses et profitables
RT : A la veille de la réunion, David Cameron a précisé qu'il n'évoquerait pas l'Article 50 du traité de Lisbonne. A quel résultat peut-on s'attendre ?
Daniel Kawczynski : Il est extrêmement important de ne pas oublier que l'on n'est pas obligé de s'empresser à entamer ces négociations. Je suis très content que la chancelière allemande [Angela Merkel] ait indiqué l'intention de l'Allemagne d'avoir un «divorce à l’amiable». C'est dans les intérêts des deux parties d'avoir des relations post-Brexit mutuellement respectueuses et profitables. Du coup, je crois que le Premier ministre [David Cameron] essayera d'assurer la stabilité, d'expliquer aux partenaires européens ce qu’il s'est passé et pourquoi il a jugé nécessaire de démissionner.
Il est très important que nous respections cette décision. Je suis absolument stupéfait que certaines personnes essaient de nous persuader de changer d'avis ou de tenir un autre référendum – une telle décision nous ferait replonger dans l'âge de pierre. Il faut respecter la volonté du peuple, si vous leur donnez l’opportunité de s’en remettre à eux-mêmes plutôt qu'au parlement. Les deux parties devraient respecter cette décision.
Ce qui ne nous convient pas, c'est l'union politique
RT : Comment la Grande-Bretagne «divorcera» de l'Europe ? Combien de temps cela prendra-t-il pour que les deux parties se séparent, vu qu'elles sont liées à tellement de niveaux ?
D. K. : Nous avons entretenu des relations de travail avec l'UE pendant plus de 40 ans... Le nouveau Premier ministre qui sera élu en septembre ou en octobre évoquera finalement l'Article 50, ce qui ouvrira une période de deux ans maximum de négociations concernant notre position envers l'UE.
Je suis vraiment enthousiaste vis-à-vis de la perspective d’une amélioration massive des relations anglo-allemandes. De façon certaine, nos relations ont parfois été difficiles de mon vivant et tout au long du siècle précédent. Même maintenant nos relations ne sont que professionnelles. Par contre, je crois que l'Allemagne peut montrer un réel leadership en s’assurant que l'UE soit constructive et respectueuse envers la Grande-Bretagne. Après tout, c’est notre population qui a décidé de partir. Nous continuerons à commercer avec eux et à collaborer dans un grand nombre de domaines. Mais ce qui ne nous convient pas, c'est l'union politique.
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