De nombreux ONG s’affranchissent de toutes les règles étatiques pour imposer leur idéologie en Europe, et la politique des institutions européennes est scandaleusement laxiste, estime Bernard Carayon, ancien député UMP, Maire de Lavaur et avocat.
RT France : Selon vous des ONG, proches de l’Union européenne, seraient également financées par un milliardaire américain. Que voulez-vous dénoncer exactement ?
Bernard Carayon (B. C.) : Je dénonce le comportement, le rôle exercé par des ONG qui n’ont que la légitimité qu’elles se décernent pour influencer les décisions de l’Union européenne, en matière de gestion des flux migratoires. Je considère que la question des flux migratoires n’appartient pas aux ONG. Celles-ci, qui sont financées de manière particulièrement baroque, jouent un rôle déterminant sur le fonctionnement des institutions européennes et sur la politique laxiste et scandaleuse qui est pratiquée par les institutions européennes.
Il y a une trentaine d'ONG, qui sont financées en parti par l’Union européenne mais aussi par l’Open Society de Georges Soros
RT France : Pensez-vous que les ONG dont vous parlez ont des ambitions plus politiques qu’humanitaires ?
B. C. : Il y a une trentaine d'ONG, sur cent, qui se sont données pour vocation de peser sur les décisions en matière de flux migratoire, qui sont financées en parti par l’Union européenne mais aussi par l’Open Society de Georges Soros. Georges Soros est un milliardaire spéculateur américain, qui s’est fait connaître dans le passé pour avoir fait «sauter» la banque d’Angleterre en 1992, il a récupéré au passage un milliard de dollars, il a également fait exploser les monnaies thaïlandaises et malaysiennes en 1997, il a spéculé contre le Franc en 1993… Bref, un homme qui se résume en un mot : spéculateur. Sa fortune est immense, près de 25 milliards de dollars, et il utilise les revenus de ses capitaux, soit environ un milliard de dollars par an, à financer des ONG notamment pro-migrants.
Parmi ces ONG, il y a PICUM, la Plateforme pour la coopération internationale des sans-papiers, domiciliée à Bruxelles et qui a récemment produit un guide destiné à faire progresser l’accès à la protection, aux services, et à la justice. Il y OXFAM, une collaboratrice régulière de l’Open Society, qui est financée par l’Union européenne à hauteur de 75 millions d’euros pour la seule année 2013-2014. Bref toute une série d’ONG, comme, aussi, UNITED for Intercultural Action, qui sont financées par l’Union européenne et par l’Open Society.
Ce qu’il y a en commun entre toutes ces ONG c’est une idéologie «sans-frontièriste», qui considère que les Etats nations n’ont plus de rôle à jouer. D’une manière générale elles s’affranchissent de toutes les règles étatiques pour imposer leurs normes et leur idéologie.
Angela Merkel a imposé ses visions à l’Union européenne qui ensuite s’est mis à genoux devant Erdogan
RT France : De façon plus générale, comment qualifiez-vous la gestion de la crise migratoire à l’échelle de la France et de l’Europe ?
B. C. : Elle a été jusqu’à présent catastrophique, car elle a reposé sur un déséquilibre entre la France et l’Allemagne. La France de François Hollande a été totalement marginalisée dans la crise migratoire, c’est l’Allemagne qui a imposée son plan. Elle a accueillie près d’un million de migrants avant de fermer ses portes.
Angela Merkel a imposé ses visions à l’Union européenne qui ensuite s’est mis à genoux devant Erdogan pour lui donner six milliards d’euros en échange d’une politique de maintien des migrants en Turquie. Et ensuite, l'Union européenne, veut accorder à Erdogan, sans négociation, sans aucune approbation des peuples d’Europe, le fait que les Turcs soient exemptés de visas pour aller en Europe.
RT France : Que pensez-vous de la contribution de solidarité que propose la Commission européenne comme contrainte aux pays qui n’accueillent pas assez de réfugiés ?
B. C. : C’est un scandaleux racket, c’est insupportable. Je comprends la position des Etats souverains qui se sont rebellés contre cette décision qui va à l’encontre de toute logique et de la volonté des peuples en Europe. Cette Europe là est complètement discréditée, et j’attends avec impatience, comme une majorité des Français, le changement de président de la République, pour notre voix soit entendue et que nos idées s’imposent en Europe.
C’est un scandaleux racket, c’est insupportable
C’est-à-dire la régulation de l’immigration en amont, en particulier par l’organisation des centres d’accueil des migrants aux frontières de l’Europe et non dans l’Europe. Et d’autre part, une politique de diminution considérable de l’immigration en France, il y a aujourd’hui 250 à 300 000 personnes qui entrent en France. Je suis convaincu qu’il faut descendre à 40 ou 50 000 par an, en se limitant aux seuls réfugiés. A condition que le traitement administratif de la question des réfugiés se fasse dans des délais très courts, et que l’on s’assure de la possibilité de faire retourner dans leur pays d’origine ceux qui auraient transgressé les règles de la convention de Genève.
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