Le livre-confession de l’ex-chef d’Etat recèle des passages très forts sur les erreurs commises par Hollande sur le dossier ukrainien et sur l’importance d’une relation de confiance entre France et Russie. Des extraits à savourer sans modération.
Cela fait trois jours que les 120 000 exemplaires du livre de Nicolas Sarkozy sont en vente. Et l’éditeur, Plon, vient déjà d’annoncer avoir commandé un retirage de 80 000 exemplaires. Le livre de l’ex-chef de l’Etat, «la France pour la vie» a de bonnes chances d’être le succès de librairie de ce début d’année. Quand on en parle avec l’intéressé, ce qui a été le cas de l’auteur de ces lignes, lundi dernier pendant deux heures, il considère cela comme un véritable «miracle». C’est la preuve pour Nicolas Sarkozy que «le lien» qu’il a tissé avec chaque Français au cours de son quinquennat perdure près de quatre ans après avoir quitté l’Elysée. Qu’il agace, qu’il galvanise, qu’il énerve ou qu’il aimante, l’ancien Président suscite l’intérêt davantage que François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé ou tout autre ténor de l’opposition. Et cela en dépit de revirements spectaculaires et regrettables comme celui qu’il a fait sur le «Mariage pour tous». Une loi qu’il avait promis d’abroger et à laquelle il se refuse désormais de toucher. Ce qui rend hystérique une bonne partie de la droite.
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Pour Nicolas Sarkozy la principale faute revient à l’Europe qui a voulu faire croire à l’Ukraine qu’elle y avait sa place
Mais dans le livre-confession de Nicolas Sarkozy, il y a des passages moins «sensationnels» mais au moins aussi importants. Notamment sur tout ce qui concerne sa vision du monde, de la géopolitique, de la politique étrangère désastreuse menée par François Hollande, et de la place incontournable qu’occupent la Russie et Vladimir Poutine aujourd’hui sur la planète. Sur la question de l’Ukraine, l’ancien président écrit : «Jamais le monde n’aurait dû arriver à un tel niveau de blocage et d’incompréhension». Pour Nicolas Sarkozy la principale faute sur ce sujet revient à l’Europe qui a voulu faire croire à l’Ukraine qu’elle y avait sa place. «Or, écrit le patron des Républicains, l’Ukraine de 42 millions d’habitants est tout à la fois européenne et russophone… La pousser à choisir un camp contre l’autre c’est prendre le risque certain de l’éclatement.»
Par ailleurs Nicolas Sarkozy évoque très largement ses relations personnelles avec Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev. «Je ne suis pas un de ses intimes, avoue l’ex-chef de l’Etat, mais je confesse apprécier sa franchise, son calme, son autorité. Et puis il est tellement russe !» avant d’ajouter : «Quiconque a lu un peu Tolstoï, Dostoïevski, Gogol et tant d’autres retrouve dans Poutine les lignes de force de l’âme russe. Un patriotisme irrédentiste, un rapport charnel à l’Eglise orthodoxe, une sensibilité profonde, un attachement au chef, à l’autorité». Evoquant ces lignes avec Nicolas Sarkozy lui-même, l’ancien Président m’expliqua à quel point il tenait à rendre hommage à Vladimir Poutine pour lequel il confie un «profond respect» et qu’il est impatient de revenir à Moscou au mois de juin prochain à son invitation.
La pression médiatique en France est forte à l’égard de ceux qui ont la moindre sympathie pour la Russie
Cette admiration peut se lire dans un autre passage du livre, qu’aucun journal n’a relevé, tant la pression médiatique est forte en France à l’égard de ceux qui ont la moindre sympathie pour la Russie. En conclusion, Nicolas Sarkozy résume ainsi ses relations avec le Président russe : «c’est un homme avec qui on peut avoir des désaccords, mais avec qui il est toujours possible de parler franchement, sans précautions excessives, à la condition qu’il soit en confiance. Manquez à votre parole, trahissez la confidentialité des entretiens, faites pression de l’extérieur sur lui et c’est alors la certitude qu’il se refermera et que le dialogue sera rompu». Ces phrases ne constituent pas seulement un bel hommage au Président Russe et à la Russie toute entière. Gageons que ces propos seront aussi largement lus, compris et entendus par tous ceux qui aspirent à diriger la France à l’avenir. Et donc à regarder la relation franco-russe de manière très différente de celle qu’a eue François Hollande.
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