Nicolas Sarkozy ne souhaite pas revenir sur le Mariage pour tous. Philippe de Villiers n'est pas étonné - pour lui c'est un autre exemple d'un politicien dont les convictions changent en fonction du vent.
RT : Dans son livre «La France pour la vie» Nicolas Sarkozy annonce qu'il ne veut plus revenir sur le Mariage pour tous, puisque sa position a «évolué». Pourquoi le fait-il ?
Phillippe de Villiers : Cette annonce me rappelle un homme politique français qui était élu grace à ses virevoltes permanentes et qui s'appelait Edgard Faure. Edgard Faure disait à propos des girouettes qu'on trouve sur les cheminés des fermes de nos campagnes, ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent qui l'anime.
C'est la politique du chien crevé qui suit le fil de l'eau
Cette métaphore me paraît applicable en l’espèce, je pense que Nicolas Sarkozy, comme la plupart des politiciens français, n'a aucune conviction, ou plutôt il a des convictions changeantes en fonction du vent. Quand il lui semble que le vent souffle dans le sens de la famille, au sens hétérosexuel de la filiation, alors il prend une position en flèche sur la famille. Et quand il lui semble que cette question pourrait lui enlever une partie de son électorat, alors, il prend la position contraire. Il ne faut pas voir plus de propos idéologique que cela. C'est simplement la politique du chien crevé qui suit le fil de l'eau, comme on dit.
La droite classique ressemble à la gauche classique. Les deux, la gauche et la droite, sont libérales, mondialistes, islamophiles, migrationnistes, et soumises au politiquement correct. Et là, dans cette annonce de Nicolas Sarkozy, on voit un très bel exemple de soumission au politiquement correcte.
Les partis français au pouvoir sont des trouillards
Il y a encore des électeurs en France, qui disent qu'il y a une très grande différence entre la droite et la gauche. Alors qu'il n'y en a aucune. La droite et la gauche françaises sont pour rester dans l'OTAN, sont pour rester dans l'euro, pour rester dans l'Europe, pour continuer à abattre nos frontières. La droite et la gauche sont europhiles, et craignent toute forme d'estampille qui viendrait les qualifier de xénophobes, d'europhobes, d'homophobes ou d'islamophobes. Donc c'est la trouille qui les guide. Ce sont des trouillards.
Et en l'occurrence, c'est très grave de la part d'un ancien président de la République de ne pas comprendre que la famille c'est la filiation, et qu'il n'y a pas de société possible, qu'il n'y a pas d'avenir pour la société sans la filiation, la filiation suppose une société qui ne soit pas sans sexe ni patrie.
Juppé, Sarkozy, Le Maire, Fillon, Valls ou Hollande sont les gens qui ont coulé le navire France
S'il n'y a pas de sexe, s'il y a des théories du genre, s'il y a l'idée d'un sexe unique, alors, il n'y a pas de patrie durable. Et je pense que Nicolas Sarkozy est comme tous les politiciens en admiration devant la chanteuse Conchita Wurst, et des gens de ce sort, qui ont été reçus au Parlement européen et à l'ONU.
Pour moi ce n'est pas une surprise. Ce qui est une surprise pour moi c'est le courage. Quand je vois Juppé, Sarkozy, Le Maire, Fillon, Valls ou Hollande, ce sont les gens qui ont coulé le navire France, ce sont des naufrageurs en cravate.
RT : Et comment, selon vous, ces propos de Nicolas Sarkozy vont influencer ses résultats, s'il est candidat à la présidentielle ? Cela peut-il même influencer ses chances de devenir candidat à la présidentielle ?
Phillippe de Villiers : De toute façon la position qu'il vient de prendre rejoint celle de Bruno Le Maire, de François Fillon, d'Alain Juppé. Il s'aligne sur les autres.
Nicolas Sarkozy est un ludion électronique qui virevolte
Donc ce sont les mêmes candidats, avec les mêmes programmes, avec les mêmes idées.
Je ne sais pas ce qui va se passer, mais ce que je dis c'est que Nicolas Sarkozy continue à être Nicolas Sarkozy, un homme qui virevolte. Je l'ai appelé dans mon livre «Le moment est venu de dire ce que j'ai vu» un ludion électronique. Vous savez, il y avait une publicité sur le lapin-tambour Duracell, avec un petit lapin qui tape sur son tambour avec des baguettes et qui dit « j'aime la politique, j'aime la politique ». Alors en l'occurence c'était le lapin-tambour - et on a un lapin-tambour Duracell, le Sarkollande.
Tous les leaders politiques sont pour la poursuite de la politique antifamiliale
RT : Selon vous, cette bataille pour l'avenir de la famille, qui demande l’annulation de cette loi du Mariage pour tous, a-t-elle toujours un avenir ? Serait-ce possible que la France revienne sur ses pas et annule cette loi ?
Phillippe de Villiers : Dans la situation actuelle je suis très pessimiste. Je ne vois aucun grand leader qui se prononcerait pour l'annulation de cette loi. Moi, je suis pour son annulation, mais aujourd'hui je ne suis plus dans l'arène. Et ceux qui sont dans l'arène sont tous pour la poursuite de cette politique antifamiliale, politique contraire à l'idée de filiation. Donc oui, je ne peux pas vous dire que cette loi va être annulée, puisque je ne vois aucun candidat à l'élection présidentielle qui soit pour l'annulation. Aucun.
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