La Russie refuse de participer à la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur l'Ukraine

La Russie refuse de participer à la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur l'Ukraine© DENIS BALIBOUSE / POOL Source: AFP
La salle du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève (image d'illustration).
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Maria Zakharova a annoncé dans un communiqué que son pays ne participera pas à la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU concernant l'Ukraine, accusant les Occidentaux d'utiliser l'institution comme un «club privé».

La Russie ne va pas participer à la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur «la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine», a annoncé le 10 mai la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Un «club privé des véritables démocraties» 

«Les Occidentaux invoquent l’argument de "la dégradation de la situation sur le terrain" ainsi que les fausses informations autour des évènements à Boutcha et à Marioupol, propagées par eux-mêmes, pour justifier la nécessité de sa tenue», accuse le communiqué de la porte-parole. «Cependant, les crimes commis par des militaires et nationalistes ukrainiens contre leur propre population civile ne sont pas pris en compte», lit-on ensuite. 

La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d'une session extraordinaire

Il n'est donc pas question d'une présence russe à cette rencontre, qualifiée de «show politique». Plus loin, Maria Zakharova accuse les Occidentaux d'utiliser les droits de l'Homme dans le cadre de «leurs intérêts conjoncturels», et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU comme un «club privé des véritables démocraties».

«La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d'une session extraordinaire», a encore estimé la porte-parole de la diplomatie. 

«Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés», a-t-elle déploré. «Il est évident qu'ils ne seront pas entendus cette fois non plus», prédit le texte. 

Un strapontin réservé à la Russie 

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va organiser le 12 mai cette session extraordinaire à la demande de Kiev, soutenue par 15 autres Etats membres du Conseil, dont la France, la Gambie, le Japon, le Mexique, les Etats-Unis et la Pologne, et par plus de 35 pays observateurs, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Suisse et la Turquie.

Il s'agit de la première réunion consacrée à ce sujet depuis que l'Assemblée générale de l'ONU a suspendu la Russie début avril, de la plus haute instance de l'organisation internationale en matière des droits de l'homme.

Toutefois, Moscou ayant anticipé sa suspension en renonçant à son statut de membre du Conseil des droits de l'homme, la Russie avait le droit de participer aux travaux du Conseil le 12 mai en tant que pays observateur. 

La Russie mène une offensive en Ukraine depuis le 24 février, avec l'objectif affiché par les autorités russes de «dénazifier» et «démilitariser» son voisin ukrainien. Dans son allocution annonçant cette intervention, le président Vladimir Poutine a entre autres accusé les Occidentaux d'avoir favorisé un nationalisme ukrainien hostile à la Russie sur ses territoires historiques, et armé Kiev – via l'OTAN – contre la Russie. 

«Le problème est que [...] sur nos propres territoires historiques, une "anti-Russie" est en train d’être créée, qui a été placée sous un contrôle extérieur total, qui est colonisée de manière active par les forces armées des pays de l’OTAN et où il y a un afflux d’armes les plus modernes», avait-il déclaré. Il a par ailleurs annoncé agir pour venir en aide aux deux républiques autoproclamées du Donbass en guerre contre Kiev depuis 2014. 

Dans son discours du 9 mai, le président russe a déclaré que «des préparatifs étaient en cours pour une opération punitive [provenant d'Ukraine] dans le Donbass, pour une invasion de nos terres historiques, y compris la Crimée», ce qui aurait selon lui rendu cette opération inévitable.

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