Etats-Unis : Joe Biden souhaite 20 milliards de dollars d'aide militaire supplémentaire à Kiev
Le président américain va demander au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour l'«assistance militaire et sécuritaire» à Kiev. Pour autant, le chef d'Etat tient à souligner que les Etats-Unis «n'attaquent pas» la Russie.
Tout en martelant leur refus de se lancer dans un conflit avec la Russie, les Etats-Unis pourraient accroître davantage leurs livraisons militaires aux autorités ukrainiennes.
Ce 28 avril, le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires, dont 20 milliards en aide militaire, selon un haut responsable américain cité par l'AFP. Cette énorme «assistance militaire et sécuritaire» équivaut notamment à «des armes et des munitions allant au peuple ukrainien», selon la même source.
Le chef d'Etat compte également proposer de liquider tout ou partie des avoirs dits «kleptocratiques» saisis auprès d'hommes d'affaires russes dans le cadre des sanctions américaines et d'en transférer le produit à Kiev «pour compenser le préjudice causé par l'agression russe», selon un communiqué de l'exécutif américain. Cette mesure, également, nécessite un accord du Congrès.
Depuis le lancement de l'intervention militaire russe en Ukraine il y a deux mois, Washington a déjà fourni plus de 3 milliards de dollars d'armement aux autorités ukrainiennes. La Maison Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.
Moscou accuse les Occidentaux de tenter de prolonger le conflit
Devant les parlementaires américains, plus tard ce 28 avril, Joe Biden a notamment affirmé que Washington avait déjà livré 10 armes anti-char à l'Ukraine pour chaque blindé russe. Le dirigeant américain a également tenu à souligner que les Etats-Unis «n'attaqu[aient] pas» la Russie, mais «aid[aient] l'Ukraine».
Pour autant, les autorités russes ont mis en garde à de nombreuses reprises les Occidentaux contre toute immixtion dans le conflit en cours en Ukraine. Le 20 avril par exemple, la porte-parole du ministère russe de la Défense Maria Zakharova avait déclaré que les livraisons d'armes à Kiev retardaient la fin des hostilités et avait accusé les pays de l'OTAN de «tout [faire] pour prolonger la phase active de l’opération [russe]». «Ils livrent toujours plus de matériels de combat, d’armes, de munitions, ils poussent le régime de Kiev à poursuivre son agression contre les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, [ils incitent] à de nouveaux crimes de guerre perpétrés par des néonazis», avait-elle dénoncé.
Plus tôt en avril, l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Anatoly Antonov, avait de même déclaré qu'il était «extrêmement important que les pays occidentaux cessent de mettre de l’huile dans le feu en alimentant le régime de Kiev en armes».
Pour rappel, l'offensive russe en Ukraine, dénoncée par Kiev et les Occidentaux comme une guerre d'invasion, a été lancée le 24 février. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette opération militaire spéciale vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide».