Dans une tribune, BHL, Sting et Sean Penn appellent à accroître les sanctions contre la Russie
L'écrivain, le musicien et l'acteur ont signé, aux côtés de Salman Rushdie, une tribune dans laquelle ils appellent les Etats-Unis et l'Europe à accroître leurs sanctions contre la Russie afin de «forcer le Kremlin à la désescalade» en Ukraine.
Dans une tribune intitulée «Le destin du monde se joue à Kyiv» publiée le 10 mars dans Libération, les écrivains Bernard-Henri Lévy et Salman Rushdie, l’acteur Sean Penn et le musicien Sting dressent une liste de dix mesures qu'ils estiment nécessaires afin d'obliger la Russie à mettre un terme à son offensive militaire en Ukraine, ou pour le moins de «forcer le Kremlin à la désescalade».
C’est un affrontement entre [...] au fond, deux formes de civilisation
Après avoir affirmé que «l'Europe, comme les Etats-Unis, ont le devoir politique et moral de se tenir, plus que jamais, aux côtés [du président ukrainien] Volodymyr Zelensky», les signataires estiment les combattants ukrainiens de toute nature «défendent aussi notre liberté» et «se battent, en première ligne, pour nous, Européens». Pour ces personnalités, le conflit entre l'Ukraine et la Russie est un affrontement entre «deux formes de civilisation».
Bernard-Henri Lévy, Sean Penn, Salman Rushdie et Sting se félicitent en outre des sanctions prises contre la Russie» par l’Occident, et appellent les gouvernements à «aller plus loin, à accroître la pression» via des mesures telles que l'examen par la justice internationale de «toutes les procédures susceptibles d’inculper pour crimes de guerre Poutine et les siens», le gel de toutes les activités commerciales avec la Russie, le blocage par les grands réseaux de «tous les comptes permettant au gouvernement russe, à ses affidés, à ses lobbyistes, de répandre leur propagande», ou encore l'arrêt des importations de pétrole russe dans toute l’Europe.
Qualifiée de guerre d'invasion par Kiev et les Occidentaux notamment, dénoncée par l'Assemblée générale des Nations Unies, l'«opération militaire spéciale» russe en Ukraine vise selon Vladimir Poutine à «démilitariser» et «dénazifier» le pays. Elle fait suite à la reconnaissance par la Russie de l'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Cette région, le Donbass, fait l'objet d'un conflit qui a fait depuis 2014 plus de 14 000 morts, selon l'AFP, qui opposait à l'origine les rebelles et les autorités ukrainiennes issues du coup d'Etat perpétré la même année. Les sanctions économiques occidentales contre Moscou se sont multipliées depuis le début de l'offensive. Dans ce contexte de quasi-guerre commerciale avec l'Occident, Vladimir Poutine a ordonné d'interdire jusque fin 2022 l'importation et l'exportation de plusieurs produits vis-à-vis d'une liste d'Etats qui sera fixée ultérieurement par le gouvernement russe. Le 9 mars, la diplomatie russe a toutefois annoncé constater «des progrès» dans les négociations menées avec l'Ukraine.