«Convoi de la liberté» au Canada : après le siège d'Ottawa, le chef de la police démissionne
Peter Sloly était critiqué pour l'apparente incapacité de la police à déloger les manifestants occupant le centre-ville de la capitale canadienne depuis près de trois semaines. Il avait de son côté demandé des renforts pour gérer la situation.
Le chef de la police d'Ottawa, Peter Sloly, a démissionné après avoir été critiqué au sujet de la gestion par les forces de l'ordre de la capitale canadienne du «Convoi de la liberté» – le mouvement de protestation des camionneurs contre les restrictions sanitaires.
Afin de faire cesser les mouvements paralysant Ottawa et plusieurs postes frontaliers entre le Canada et les Etats-Unis depuis fin janvier, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a décidé le 14 février d'invoquer une mesure d'exception : la Loi sur les mesures d'urgence. Plusieurs provinces canadiennes ont exprimé leur opposition à cette décision, qui donne la possibilité au gouvernement fédéral de faire à peu près tout ce qu’il juge nécessaire pour venir à bout d’une crise nationale.
Une «démission surprise» du chef de la police après une demande de renforts et des critiques portant sur son comportement
Ce même 14 février, Peter Sloly avait demandé un renfort de 1 800 hommes pour faire face à la situation, comme l'indique CTV News. Il avait considéré que Justin Trudeau n'avait pas «accepté l'affirmation selon laquelle la ville d'Ottawa a épuisé ses outils et ses ressources».
Selon Radio-Canada, l'ancien chef de la police ottavienne a officiellement remis sa démission le 15 février lors d'une réunion de la Commission des services policiers. Une démission surprise, qui intervient une semaine après que le chef qu'il a déclaré ne pas avoir l'intention de démissionner malgré la pression croissante des gouvernements fédéral et local pour expulser les manifestants de la capitale, dans laquelle ils se trouvent depuis 20 jours.
Selon la CBC, Peter Sloly aurait été accusé d'avoir intimidé des collègues et d'avoir fait preuve d'un comportement instable. L'ancien chef de la police aurait rabaissé et réprimandé des officiers supérieurs devant leurs collègues et serait même entré en conflit avec des membres de la Police provinciale de l'Ontario et de la Gendarmerie royale du Canada qui avaient été envoyés en renfort à Ottawa.