Ukraine : un responsable des rebelles met en garde contre une opération sous faux drapeau de Kiev

Le chef adjoint du département de la milice populaire de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, accuse Kiev de préparer des attentats sous faux drapeau afin de mettre en cause les rebelles de l'est de l'Ukraine ainsi que la Russie.
Les tensions en Ukraine pourraient-elles dégénérer à cause d'une opération sous faux drapeau ? De part et d'autres, en tout cas, les allégations quant à de futures provocations fusent.
Ainsi, dans une interview à RT en russe publiée ce 20 janvier, Edouard Bassourine, chef adjoint du département de la milice populaire de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, déclare : «Nous avons reçu des données de renseignement selon lesquelles l'Ukraine prépare six groupes spéciaux. Des spécialistes anglais travaillent avec eux en tant qu'instructeurs». D'après les informations à disposition des rebelles de l'est de l'Ukraine, il affirme sans pour autant fournir de preuves tangibles que «le plan consiste à effectuer des actes de sabotage contre des installations [d'importance] sociale». A savoir : «Faire exploser des transformateurs, des conduites de gaz et d'eau, puis pénétrer profondément dans [le territoire est-ukrainien] et commettre des attentats terroristes contre des entreprises chimiques» dans les Républiques autoproclamées du Donetsk et de Lougansk.
Plus précisément, d'après Edouard Bassourine, ce plan prévoirait des militaires ukrainiens «habillés en uniforme de combattants de la milice populaire» et des individus se faisant passer pour des agents des Forces d'opérations spéciales russes, afin de faire porter la responsabilité de leurs provocations aux rebelles de l'est de l'Ukraine et à Moscou. «Après les premiers attentats, il y aura un transfuge en Ukraine — soi-disant de notre côté — qui dira devant les caméras que la Fédération de Russie était directement aux commandes de cela, et [que] toutes les provocations ont été faites par nous-mêmes», poursuit-il. Et d'estimer : «Toutes ces actions sont menées dans le but d'entraîner la Fédération de Russie [dans le conflit] et d'en faire une partie au conflit.»
Les autorités ukrainiennes n'avaient pas réagi, ce 20 janvier, à ces accusations selon RT International.
Accusations américaines de provocation russe en Ukraine
Ces allégations font écho à des accusations similaires formulées par les autorités américaines à l'encontre de la Russie, au sujet de l'Ukraine également. Le 14 janvier, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait détaillé devant la presse les renseignements dont prétend disposer Washington : «La Russie jette les bases pour avoir la possibilité de créer de toutes pièces un prétexte pour une invasion, y compris à travers des actes de sabotage et des opérations d'information, en accusant l'Ukraine de préparer une attaque imminente contre les forces russes dans l'est de l'Ukraine», avait-elle accusé. Jen Psaki avait même précisé que l'armée russe prévoyait «ces activités plusieurs semaines avant une invasion militaire, qui pourrait commencer entre mi-janvier et mi-février».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait réagi en dénonçant des déclarations «dénuées de preuves».
L'Ukraine au cœur de tensions internationales
La guerre en Ukraine oppose Kiev aux rebelles de l'est du pays, qui ont proclamé leur indépendance à la suite du coup de force pro-occidental de Maïdan de 2014. En juillet 2020, les deux camps avaient convenu d'un cessez-le-feu, mais les nouvelles autorités ukrainiennes et les rebelles se sont par la suite mutuellement accusés d'avoir violé la trêve.
L'Ukraine est en outre au cœur de tensions entre l'Occident et la Russie, depuis plusieurs semaines : Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce qu'elle dément formellement. Moscou exprime de son côté ses craintes concernant sa sécurité, en cas d'élargissement de l'OTAN à l'Est ou de la livraison à Kiev de certains armements offensifs.