Novak Djokovic en centre de rétention : face au tollé, l'Australie assure qu'il est libre de partir
A dix jours du coup d'envoi de l'Open d'Australie, Novak Djokovic se trouve dans un hôtel utilisé par le gouvernement australien pour retenir des personnes en situation irrégulière. En cause, un imbroglio autour d'une dérogation concernant son visa.
Le 7 janvier, jour de Noël orthodoxe, Novak Djokovic se trouve toujours dans un centre de rétention de Melbourne où il a passé une deuxième nuit après l'annulation de son visa, tandis que sa famille a organisé la veille en Serbie une manifestation de soutien.
Pour sa part, le gouvernement australien assure que le champion de tennis n'est pas retenu en captivité et qu'«il est libre de partir quand il le souhaite». «La police aux frontières facilitera son départ», a même déclaré la ministre australien de l'Intérieur Karen Andrews, qui a précisé que le sportif serbe avait bien reçu un visa. Toutefois, la ministre a fait savoir que les autorités australiennes avaient déterminé à l'arrivée de Novak Djokovic qu'il ne remplissait pas les conditions d'entrée parce qu'il n'était pas complètement vacciné. Selon une information de l'AFP, le visa de Novak Djokovic a été annulé «faute de documents nécessaires pour obtenir une dérogation médicale à l'obligation vaccinale». Toujours selon l'AFP, le joueur de tennis ne sera pas expulsé avant le 10 janvier, date d'une nouvelle audience devant un juge de Melbourne.
Djokovic «crucifié» ? Son père dénonce une «chasse aux sorcières politique»
Le bâtiment dans lequel il est retenu souffre d'une mauvaise réputation. Un incendie y a éclaté en décembre, forçant son évacuation. Des personnes qui y sont retenues se sont plaintes sur les réseaux sociaux, photos à l'appui, de trouver des asticots et des moisissures dans la nourriture et enfin, en octobre, 21 personnes y ont contracté le Covid-19.
«Cet hôtel est infâme au sens propre du terme», a dénoncé le président serbe Aleksandar Vucic. De son côté, le père du tennisman, Srdjan Djokovic, s'est adressé à une foule rassemblée à Belgrade pour dénoncer une «chasse aux sorcières politique» et un «corona-fascisme», appelant à la libération de son fils.
«Ils piétinent Novak pour piétiner la Serbie et le peuple serbe [...] Jésus a été crucifié et soumis à beaucoup de choses, mais il a tenu et est encore vivant parmi nous. Novak est lui aussi crucifié de la même manière, lui le meilleur sportif et homme du monde. Il tiendra bon», a estimé le père du joueur. Alors que les responsables politiques serbes rivalisent de commentaires pour défendre leur champion, le Premier ministre australien, déjà en difficulté, est confronté à des interrogations sur la gestion de l'incident, à l'approche des élections. Scott Morrison, sous la pression de l'explosion du nombre de cas de Covid et de l'effondrement du système de dépistage autrefois efficace, s'est défendu d'avoir révoqué le visa de Djokovic à la dernière minute. «Les règles sont les règles et il n'y a pas de cas spécial», a-t-il dit.
Comme l'a rapporté la chaîne ABC, le champion de tennis serbe attend une résolution de sa bataille juridique afin de savoir s'il pourra participer au tournoi pour lequel il a fait le déplacement.