L'UE sanctionne la société militaire privée russe Wagner pour des «actions de déstabilisation»
- Avec AFP
L'Union européenne a sanctionné le 13 décembre la société militaire privée russe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour de prétendues «actions de déstabilisation» menées en Ukraine et dans plusieurs pays d'Afrique.
L'Union européenne a sanctionné le 13 décembre la société militaire privée russe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées. L'UE a justifié sa décision en expliquant que Wagner se rendait coupable, à ses yeux, d'«actions de déstabilisation» en Ukraine et dans plusieurs pays d'Afrique, selon plusieurs sources européennes qui se sont confiées à l'AFP.
La décision a été approuvée à l'unanimité par les ministres des Affaires étrangères de l'UE réunis à Bruxelles. Elle doit être publiée au Journal officiel de l'UE pour entrer en vigueur. Les sanctions consistent en une interdiction de visas pour les personnes et le gel des avoirs dans l'UE. «Wagner est une société militaire privée russe utilisée pour déstabiliser la sécurité en Europe et dans des pays tiers de son voisinage, notamment en Afrique», a expliqué un diplomate européen.
Les ministres européens ont également approuvé le 13 décembre un cadre juridique leur permettant de «sanctionner ceux qui feraient obstruction à la transition au Mali». Le 24 septembre, les responsables de la Défense de 13 pays de l'Union européenne – dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne – avaient affirmé qu'une implication de Wagner au Mali serait «inacceptable».
Poutine : les entités militaires privées russes ne «représentent pas les intérêts de l'Etat»
Interrogé le 21 octobre sur les activités d'entreprise de sécurité privées russes en Afrique, Vladimir Poutine avait alors rappelé que celles-ci n'étaient pas liées à l'Etat. Il a ajouté que Moscou était prêt à agir si ces entreprises compromettaient les intérêts nationaux.
Au cours des dernières semaines, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait tenu à mettre les points sur les «i» à ce sujet, martelant que le gouvernement russe n'avait «rien à voir» avec la société Wagner. Le chef de la diplomatie russe avait condamné la tendance européenne à s'inquiéter de l'arrivée de nouveaux acteurs étrangers sur le terrain sécuritaire malien et rappelé que l'activité des entreprises militaires privées n'était «pas du tout un phénomène russe» mais trouvait son origine dans les pays occidentaux.
Selon le ministre russe, l'Union européenne et Moscou feraient mieux de coordonner leurs efforts en matière de lutte antiterroriste au Mali et dans toute la région sahélienne.