Colombie : face à la contestation, le président Ivan Duque veut faire appel à l'armée

JUAN BARRETO Source: AFP
Des manifestants s'opposent à des policiers Colombiens à l'occasion d'une manifestation à Bogota le 1er mai 2021 (image d'illustration).
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Si le dirigeant colombien a annoncé le retrait du contesté projet de réforme fiscale, la contestation ne faiblit pas après quatre journées de mobilisation et d'affrontements, qui ont fait plusieurs centaines de blessés et au moins trois morts.

Le 2 mai, le président colombien Ivan Duque a annoncé le retrait du controversé projet de réforme fiscale du gouvernement, dans le contexte d'une mobilisation antigouvernementale qui vire à l'affrontement entre manifestants et forces de l'ordre. L'annonce n'a pas suffit à mettre un terme à la contestation puisque les rassemblements se sont poursuivis dans plusieurs villes du pays. 

Alors que le bilan était à cette date d'au moins trois morts et près de 400 blessés (manifestants et forces de l'ordre confondus, selon les données du ministère de la Défense et du Défenseur du peuple, indépendant), Ivan Duque a fait part de sa volonté de faire appel à l'armée.

Dans un discours prononcé le 1er mai en fin de journée, le président colombien a ainsi proposé une «assistance militaire» dans les rues afin de renforcer la sécurité dans les villes touchées par des violences urbaines. 

Comme le rapporte le quotidien El Tiempo, Ivan Duque a expliqué que cette assistance militaire se ferait en coordination avec les autorités locales tout en garantissant que les droits de l'homme seraient pleinement respectés. «[Le déploiement des militaires] et leurs actions continueront à s'effectuer dans le cadre du respect absolu des normes internationales en matière de droits de l'homme et seront soumis au contrôle des organes constitutionnels», a-t-il précisé.

3 000 policiers et militaires ont ainsi été déployés à Cali, dans le sud-ouest du pays, selon les autorités. De son côté, la maire de Bogota Claudia Lopez a rejeté l'offre d'assistance militaire. 

«Mon devoir en tant que président est de garantir le droit à la manifestation pacifique mais surtout de garantir la sécurité de nos concitoyens», a souligné le dirigeant, ajoutant que l'assistance militaire entrerait en vigueur dans les centres urbains où il existe un risque élevé pour l'intégrité des citoyens et où il est «nécessaire d'employer la pleine capacité de l'État pour protéger la population». Le président a ajouté que cette assistance militaire resterait en place jusqu'à ce que les «actes de perturbation grave à l'ordre public cessent.»

Une réforme accusée d'appauvrir le peuple

Depuis plusieurs jours, les manifestants réclament le retrait du projet de réforme fiscale présenté par le gouvernement qui vise à collecter environ 6,3 milliards de dollars entre 2022 et 2031 alors que le pays est touché de plein fouet par la crise sanitaire et ses conséquences économiques. Comme le rapporte France 24, le PIB (produit intérieur brut) du pays a chuté de 6,8% en 2020 et l'opposition considère que cette réforme va affaiblir la classe moyenne. Si les manifestants ont fait reculer les autorités sur ce projet précis, Ivan Duque n'a pas pour autant renoncé à la volonté de réformer le secteur de la fiscalité.

«C'est incroyable, nous sommes en pleine crise [et le gouvernement décide] de conduire une réforme fiscale [qui] appauvrit davantage le peuple», a déploré un responsable environnemental présent à la manifestation de Bogota le 2 mai, cité par l'AFP.

«Il ne s'agit pas seulement du retrait de la réforme, [c'est] la cerise sur le gâteau. Toute la gestion de la pandémie et tout ce qui s'est passé avec ce gouvernement nous a explosé à la figure [...] nous sommes contre toutes les politiques de ce gouvernement», a aussi témoigné Maria Teresa Flores, manifestante âgée de 27 ans.

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