L'OMS critique la «lenteur inacceptable» de la vaccination en Europe, qui «prolonge la pandémie»
- Avec AFP
«Les vaccins sont notre meilleure voie pour sortir de la pandémie [...] Ils sont aussi très efficaces pour limiter les infections. Néanmoins, le déploiement de ces vaccins est d'une lenteur inacceptable», a déclaré le directeur de l'OMS Europe.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué ce 1er avril la lenteur «inacceptable» de la vaccination contre le Covid-19 en Europe, qui est confrontée à la situation épidémique «la plus inquiétante» depuis «des mois». «Le rythme lent de la vaccination prolonge la pandémie», déplore la branche européenne de l'organisation onusienne, en soulignant que le nombre de nouveaux cas en Europe a fortement progressé ces cinq dernières semaines.
«Les vaccins sont notre meilleure voie pour sortir de la pandémie. Non seulement ils fonctionnent, mais ils sont aussi très efficaces pour limiter les infections. Néanmoins, le déploiement de ces vaccins est d'une lenteur inacceptable», a tancé le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge, cité dans le communiqué.
#Vaccines present our best way out of this pandemic. Not only do they work, they are also highly effective in preventing #COVID19 infection. However, the roll-out of these vaccines is unacceptably slow. https://t.co/hfjMGViidu
— Hans Kluge (@hans_kluge) April 1, 2021
A ce jour, plus de 152 millions de doses ont été injectées dans la zone Europe de l'OMS, soit un quart (25,5%) des doses administrées dans le monde, alors que cette zone, qui inclut une cinquantaine de pays dont la Russie et plusieurs Etats d'Asie centrale, n'héberge que 12% de la population mondiale. En moyenne, 0,31% de la population de la zone Europe reçoit une dose chaque jour. Si ce rythme est près de deux fois plus élevé que celui du reste du monde (0,18%), il est nettement inférieur à celui de la zone Etats-Unis/Canada (0,82%), championne dans ce domaine.
«Que je sois clair : nous devons accélérer le processus en renforçant la production, en réduisant les obstacles à l'administration des vaccins, et en utilisant la moindre dose que nous avons en stock», affirme Hans Kluge. «Actuellement, la situation régionale est la plus inquiétante que nous ayons observée depuis plusieurs mois», s'inquiète encore le responsable sanitaire.
Le variant britannique majoritaire en Europe
Dans la zone Europe de l'OMS, le nombre de nouveaux décès a dépassé les 24 000 la semaine passée et se rapproche «rapidement» de la barre du million, selon l'organisation. Le nombre de nouveaux cas hebdomadaire a lui atteint 1,6 million, alors qu'il était tombé sous le million il y a seulement cinq semaines, pointe l'OMS.
Les nouvelles infections augmentent dans tous les groupes d'âge, sauf chez les personnes âgées de 80 ans et plus – les vaccinations dans ce groupe commençant à porter leurs fruits. La propagation rapide du virus fait également craindre à l'organisation l'apparition de nouveaux variants jugés «préoccupants».
Selon l'OMS, le variant anglais, plus contagieux et pouvant aussi augmenter le risque d'hospitalisation, est désormais le variant du virus le plus répandu en Europe, présent dans 50 pays de la région.
L'organisation invite les nations à utiliser et renforcer les tests, l'isolement, la recherche des contacts, la quarantaine et le séquençage pour endiguer la propagation, mais estime que les confinements doivent être «évités par des interventions de santé publique opportunes et ciblées». «Il faut y recourir lorsque la maladie met à rude épreuve la capacité des services de santé à prendre en charge les patients de manière adéquate», selon elle.
Actuellement, 27 pays de la région sont en confinement total ou partiel. A quelques jours de Pâques et à deux semaines du début du Ramadan, l'organisation avait aussi appelé mercredi à organiser les fêtes à l'extérieur dans les pays où des rassemblements sont encore autorisés.