«Ne pas jouer avec le feu» : Moscou prévient Washington après les sanctions dans l'affaire Navalny
«Les tentatives d'imposer quelque chose à la Russie au moyen de sanctions ou d'autres pressions ont échoué dans le passé, et elles échoueront de nouveau», a déclaré dans un communiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
La Russie a appelé le 2 mars les Etats-Unis à «ne pas jouer avec le feu» après l'adoption de sanctions à l'encontre de sept hauts responsables russes en réaction à l'empoisonnement présumé et à l'emprisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny.
«L'absurdité triomphe», a affirmé la diplomatie russe, qui accuse les Etats-Unis de se servir de Navalny comme «prétexte» pour «interférer ouvertement» dans les «affaires intérieures» de la Russie.
Le ministère russe des Affaires étrangères, par la voix de sa porte-parole Maria Zakharova, a dénoncé dans un communiqué une «attaque antirusse hostile» faisant partie d'une «politique américaine dénuée de logique et dépourvue de sens et qui ne fait que saper de plus en plus les relations bilatérales qui, par la faute de Washington, sont déjà complètement gelées» avec Moscou. «Nous réagirons en nous fondant sur le principe de réciprocité, pas nécessairement de manière symétrique», a poursuivi le ministère, tout en assurant que «les tentatives d'imposer quelque chose à la Russie au moyen de sanctions ou d'autres pressions ont échoué dans le passé, et elles échoueront de nouveau».
Les Etats-Unis «privés du droit moral de "donner des leçons" aux autres»
«Nous continuerons à défendre systématiquement et résolument nos intérêts nationaux en repoussant toute agression. Nous exhortons nos collègues à ne pas jouer avec le feu», a affirmé Maria Zakharova. Celle-ci estime par ailleurs que «Washington, qui a violé toute une série de traités et accords internationaux dans le domaine de la maîtrise des armements et de la non-prolifération, est par définition privé du droit moral de "donner des leçons" aux autres».
Les Etats-Unis ont annoncé le 2 mars sanctionner des hauts responsables russes, visant notamment Alexandre Bortnikov, patron des puissants services de sécurité (FSB), le chef des services pénitentiaires Alexandre Kalachnikov, le procureur général Igor Krasnov ou encore un proche collaborateur du président Vladimir Poutine, Sergueï Kirienko. Il s'agit des premières sanctions contre la Russie annoncées par Joe Biden depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier. L'Union européenne a pour sa part officialisé le 1er mars des sanctions contre quatre hauts fonctionnaires russes impliqués selon elle dans les procédures judiciaires contre Alexeï Navalny.